Devant les ambassadeurs des 15 pays membres, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, a souligné que la situation en Syrie était "extrêmement grave et se détérior(ait) de jour en jour", faisant état d'une crise alimentaire croissante.
"Il n'y a pas de progrès en vue aujourd'hui ou demain" pour un règlement du conflit, a-t-il dit, exprimant néanmoins l'espoir de "trouver une ouverture dans un avenir pas trop éloigné".
Le régime syrien croit à une conspiration
Rendant compte aux ambassadeurs de sa première visite à Damas mi-septembre, il a indiqué que le régime de Bachar al-Assad estimait à 5'000 le nombre d'étrangers combattant contre lui dans le pays et qu'il dépeignait de plus en plus la guerre civile comme "une conspiration de l'étranger".
L'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, qui a pris ses fonctions le 1er septembre, a réitéré qu'il n'avait pas d'autre feuille de route que le plan en six points de son prédécesseur Kofi Annan pour mettre fin à 18 mois de conflit, selon un diplomate. Ce plan prévoyait en premier lieu l'arrêt des violences - qui ne cessent d'empirer.
L'Allemagne s'active
Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a lui aussi déclaré à la presse que la plan Annan demeurait valable "dans sa substance", précisant que son pays allait "continuer à essayer d'obtenir une prise de position unie de la part du Conseil et le démarrage d'un processus politique" en Syrie.
Pour l'instant, le Conseil est paralysé par le blocage de la Russie et de la Chine, qui ont mis leur veto à trois résolutions occidentales visant à faire pression sur Damas.
afp/jgal
Des raids aériens violents à Alep
Au moins sept enfants ont péri lundi dans les raids aériens et les tirs de l'armée régulière syrienne. Au total, 60 personnes, dont environ la moitié de civils, ont été tuées à travers le pays, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'aviation du régime de Bachar al-Assad a frappé en plein coeur d'Alep, la métropole du Nord, tuant au moins cinq personnes dont trois enfants d'une même famille et aplatissant des immeubles selon l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants.
Devant un hôpital de l'est de la métropole, visé par plusieurs raids aériens ces derniers jours, au moins trois corps étaient enveloppés dans des linceuls sur le trottoir, tandis que plusieurs combattants se faisaient soigner, a constaté une journaliste de l'AFP. "Ils bombardent les immeubles en face pour dégager la vue et pouvoir frapper de front l'hôpital la prochaine fois", a expliqué un infirmier dans l'hôpital.
Selon un correspondant de l'AFP, les combats ont touché la principale place de la ville, la place Saadallah al-Jabri. Une fillette a aussi péri dans des raids aériens sur un autre quartier d'Alep, selon l'OSDH.
Cette organisation, qui dénombre 29'000 morts depuis le début mi-mars 2011 du soulèvement contre le régime de Bachar al-Assad, estime que parmi eux, plus de 2'000 sont des enfants.
L'ONU a évoqué de son côté "des cas d'enfants qui se voient refuser l'accès aux hôpitaux, de garçons et de filles tués dans le bombardement de leurs quartiers et soumis à des tortures, dont des violences sexuelles".
Emeute dans un camp en Jordanie
La police anti-émeutes jordanienne a fait usage lundi de gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation de réfugiés syriens, qui ont mis le feu à une tente et détruit des biens, pour dénoncer leurs conditions de vie dans un camp du nord du pays, selon une association caritative islamique, qui fournit de l'aide à des dizaines de milliers de réfugiés.
Selon le président de l'association, la police anti-émeutes "a tiré des gaz lacrymogènes pour mettre fin à la manifestation" dans le camp, qui héberge 30'000 réfugiés. "Il y a eu quelques blessés" emmenés par ambulance à l'hôpital, a-t-il ajouté.
La police n'était pas disponible dans l'immédiat pour commenter cette information. Le 28 août, plus de 20 membres de forces de sécurité jordaniennes avaient été blessés dans des heurts survenus dans le camp, où les réfugiés protestaient déjà contre leurs conditions de vie.
Les rebelles transfèrent leur QG en Syrie
La décision des rebelles de transférer leur commandement de Turquie en "zone libérée" en Syrie est un pas symbolique qui améliorera leur logistique sur le terrain, mais les exposera davantage aux frappes des troupes de Bachar al-Assad.
Les analystes estiment que la décision reflète les gains réalisés sur le terrain par les rebelles qui disent contrôler de larges portions de la Syrie, notamment à la frontière avec la Turquie.
Près de 80% des villes et villages syriens frontaliers de la Turquie échappent au régime, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'AFP a pu constater dans plusieurs de ces régions que les habitants géraient eux-mêmes les affaires locales.
D'un point de vue pratique, le transfert va améliorer la logistique et les communications des rebelles, selon lui. Les Occidentaux ne cessent d'appeler les opposants syriens, divisés, à s'unir pour vaincre le régime.