Les affrontements se sont prolongés mardi soir à Madrid entre manifestants du mouvement des indignés et policiers faisant usage de balles en caoutchouc aux abords du Congrès des députés. Des milliers de manifestants étaient rassemblés près du Congrès aux cris de "démission", pour dénoncer une démocratie "séquestrée", assujettie "aux marchés financiers".
Les affrontements ont fait plus de 60 blessés, dont 27 policiers, selon les services d'urgence.
Les quelques centaines de personnes qui restaient place de Neptuno, près du Congrès, ont été dispersées vers une heure du matin par des policiers qui ont poursuivi et frappé à coups de matraque certains jeunes manifestants qui leur avaient lancé des projectiles. Vingt-six personnes ont été interpellées.
"Le peuple ne sera jamais vaincu"
Manifestants, certains assis, et forces de l'ordre se sont alors installés dans un face-à-face tendu, ont rapporté des témoins, présents, sur la Place de Neptuno toute proche du Congrès. "Ce sont nos armes", criaient les manifestants, levant les mains au ciel.
En fin de soirée, les policiers ont chargé une nouvelle fois contre les manifestants, certains le visage recouvert de cagoules, qui jetaient des pierres ou lançaient des barrières arrachées sur les barrages en direction des forces de l'ordre.
La plupart des manifestants se sont alors dispersés vers les rues alentour, criant "le peuple uni ne sera jamais vaincu", "honte", tandis que d'autres s'asseyaient, mains en l'air, sur la place.
Austérité adoptée par décret
Plusieurs mouvements d'indignés avaient convoqué cette manifestation via les réseaux sociaux.
Bénéficiant d'un plan d'aide européen pour ses banques depuis juin et luttant au prix d'une cure de rigueur historique pour réduire son déficit public, le gouvernement conservateur a adopté depuis décembre des mesures d'austérité qui ont provoqué un profond mécontentement.
agences/jgal
Elections anticipées en Catalogne
Le président de la Catalogne, le nationaliste Artur Mas, a convoqué mardi des élections régionales anticipées le 25 novembre, deux ans avant la date prévue.
"L'heure est venue d'exercer son droit à l'autodétermination", a-t-il annoncé, rappelant que cette région du nord-est de l'Espagne poursuivra son bras de fer avec Madrid.
Une manifestation monstre en faveur de l'indépendance avait envahi les rues de Barcelone le 11 septembre, jour de la Catalogne.
C'est fort de cette mobilisation qu'Artur Mas s'était présenté à Madrid la semaine dernière pour réclamer au chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, une plus grande autonomie budgétaire.
Demande à laquelle Madrid avait opposé une fin de non recevoir.