Aux cris de "gouvernement démission", plusieurs milliers d'indignés espagnols se sont rassemblés devant le Parlement espagnol à Madrid. "Non, non, non, nous n'avons pas peur", lançaient les manifestants, tenus à bonne distance du Congrès par des barrières, plusieurs dizaines de policiers anti-émeutes et une quinzaine de fourgons de police.
Non aux coupes budgétaires
"Qu'ils partent", pouvait-on lire sur une grande banderole. "Nous demandons la démission du gouvernement parce qu'il n'a pas respecté son programme, il a augmenté les impôts et touché aux retraites", explique un des participants.
Sur les petites pancartes blanches, s'affichait le "NO" aux coupes budgétaires qui étranglent la population espagnole, au moment où se profile pour 2013 une nouvelle année de rigueur. Le projet de budget que doit présenter jeudi le gouvernement prévoit 39 milliards d'euros d'économies.
Violences mardi soir
Mardi soir, des affrontements ont éclaté entre policiers et manifestants du mouvement des indignés qui s'étaient rassemblés par milliers sur la même place de Neptuno, près du Congrès des députés. "Ce sont nos armes", ont crié les manifestants, mains levées au ciel, face aux forces anti-émeutes.
Ces dernières ont dispersé les manifestants, chargeant à coups de matraques et tirant des balles en caoutchouc, après que certains jeunes eurent lancé des projectiles. Les affrontements ont fait plus de 60 blessés, dont 27 policiers, et 35 personnes ont été interpellées.
Mercredi après-midi, des heurts ont également éclaté à Athènes entre quelques centaines de jeunes cagoulés et les forces de l'ordre, en marge d'une grève générale de 24 heures lancée pour protester contre un nouveau plan de rigueur. (Lire: Des manifestants violents troublent la grève générale en Grèce)
afp/dk
Une démocratie "séquestrée"
Le mot d'ordre de la manifestation de mardi soir avait été lancé via les réseaux sociaux, relais très actif de la colère des Espagnols face à la crise qui laisse un quart de la population active au chômage, et aux mesures de rigueur draconiennes imposées par le gouvernement de droite.
L'objectif était clair: entourer le Congrès, qui avait été transformé en camp retranché sous la protection de centaines de policiers, pour dénoncer une démocratie "séquestrée", assujettie "aux marchés financiers".