Le Premier ministre de Nouvelle-Zélande a évoqué jeudi un espionnage abusif conduit par les services de renseignements néo-zélandais du fondateur de Megaupload.com. Il a présenté ses excuses à la bête noire des Etats-Unis qui veulent le juger pour violation de droits d'auteur.
John Key a fait amende honorable après la lecture d'un rapport sur l'espionnage illégal dont avait été l'objet Kim Schmitz, alias Kim Dotcom, alors qu'il est un résident néo-zélandais.
"Je suis effaré par ce que j'ai vu. L'organisation devrait faire ça selon les règles", a déclaré le chef du gouvernement. "Bien évidemment je m'excuse auprès de M. Dotcom. Je m'excuse auprès de la Nouvelle-Zélande", a-t-il ajouté.
Espionnage illégal
Il est interdit au Bureau de sécurité des communications du gouvernement (GCSB) d'espionner les Néo-Zélandais ou les résidents permanents, catégorie à laquelle appartient Kim Schmitz, qui a la nationalité allemande.
La police avait demandé en 2011 au GCSB de mettre sous surveillance le créateur du site internet Megaupload.com et pensait que cette opération était légale. "Si les choses avaient été faites conformément aux règles, il serait vite apparu que (Dotcom) était protégé", a encore ajouté le Premier ministre.
ats/aduc
Arrestation de Kim Schmitz
Le fondateur de Megaupload.com Kim Schmitz, 38 ans, avait été arrêté en janvier dans sa somptueuse propriété d'Auckland (nord de la Nouvelle-Zélande) à la demande du FBI américain.
Placé en détention, il a été libéré sous caution un mois plus tard. L'audience pour statuer sur la demande d'extradition des Etats-Unis est prévue pour mars 2013.
Les Etats-Unis accusent les responsables de Megaupload d'avoir frauduleusement amassé 175 millions de dollars américains en proposant des copies piratées de films, de programmes télévisés et d'autres contenus.
Créé en 2005 et installé à Hong Kong, le site Megaupload affirmait rassembler chaque jour 50 millions d'utilisateurs et représenter 4% du web.