Le gouvernement espagnol, dominé par les conservateurs, a approuvé jeudi un budget 2013 caractérisé par l'austérité. Alors que le pays est plongé dans une récession qui va se poursuivre en 2013, il veut récupérer ainsi 39 milliards d'euros (47 milliards de francs) l'an prochain. (voir les principales mesures ci-contre)
Autorité budgétaire indépendante
Le gouvernement a réaffirmé l'objectif de ramener le déficit à 6,3% du PIB en 2012 puis à 4,5% en 2013. Mais il souffre d'un manque de crédibilité auprès des marchés, après un grave dérapage en 2011 (déficit de 8,9%, loin des 6% promis).
Pour rassurer, le plan de 43 réformes également approuvé jeudi inclut la création d'"une autorité budgétaire indépendante qui sera chargée d'anticiper les dérapages qui pourraient survenir dans le budget", a annoncé la porte-parole du gouvernement.
Ce train de réformes, négocié avec Bruxelles, inclut la poursuite de la réforme du travail, un allègement de l'appareil administratif et des mesures destinées à libéraliser des secteurs comme l'énergie ou les télécommunications.
La Commission européenne salue
Ce budget intervient dans un contexte tendu de crise politique et sociale. L'Espagne est secouée par des manifestations, parfois violentes, contre l'austérité. Parallèlement, la fragilité financière des régions espagnoles préoccupe les marchés.
Sans surprise, la Commission européenne a salué ce plan, le commissaire chargé des Affaires économiques Olli Rehn estimant qu'il "comporte des mesures concrètes, ambitieuses et bien ciblées".
afp/dk
Les principaux éléments du budget 2013
Signe de la grave situation dans laquelle se trouve le pays, avec un taux de chômage de près de 25%, les deux tiers (63,6%) du budget sont consacrés aux dépenses sociales.
En 2013, les seuls postes qui augmentent sont les pensions de retraite, qui devraient augmenter de 1%, les bourses dans l'éducation et les intérêts de la dette publique, ces derniers bondissant de 34% à 38,6 milliards d'euros sous la pression des marchés.
Le reste du projet est marqué par une succession de coupes: les dépenses des ministères sont réduites de 8,9% en moyenne pour économiser 3,9 milliards et les salaires des fonctionnaires sont gelés pour la troisième année consécutive.
La rigueur appliquée aux régions, où sont gérés les budgets de la santé et de l'éducation, doit par ailleurs rapporter 7 milliards d'euros.
Côté recettes, la plus grande partie découlera de la hausse de la TVA et d'autres impôts, avec 15 milliards d'euros attendus.