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Ex-ministre de Merkel, Peer Steinbrück la défiera aux élections en 2013

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Peer Steinbrück, économiste de 65 ans réputé pour son orthodoxie budgétaire, faisait figure de favori pour affronter Angela Merkel. - [HANNIBAL HANSCHKE]
L'ancien ministre des Finances Peer Steinbrück a été désigné par les sociaux-démocrates allemands (SPD) pour barrer la route de la chancelière Angela Merkel aux élections législatives qui se tiendront dans un an en Allemagne.

Les sociaux-démocrates allemands (SPD) ont désigné l'ancien ministre des Finances Peer Steinbrück pour tenter de barrer la route à la chancelière Angela Merkel aux élections législatives dans un an.

Le SPD, sous pression des médias et des militants depuis plusieurs semaines pour annoncer cette candidature, s'est ainsi mis en ordre de bataille pour ces élections prévues en septembre ou octobre 2013. Le choix du candidat a été officialisé lors d'une conférence de presse vendredi après-midi.

Candidat favori

"Je vais proposer Peer Steinbrück au poste de candidat à la chancellerie lors des élections (législatives) de 2013", a déclaré le chef du SPD, Sigmar Gabriel. Peer Steinbrück "est le meilleur chancelier que l'Allemagne puisse trouver", a-t-il ajouté. "Ce gouvernement (celui d'Angela Merkel) est fini. L'Allemagne a besoin d'une alternance politique", a-t-il affirmé.

Peer Steinbrück, économiste de 65 ans, ministre dans la "grande coalition" conservateurs/sociaux-démocrate de 2005 à 2009, réputé pour son orthodoxie budgétaire, faisait figure de favori. Ses deux concurrents au sein du SPD, l'ancien ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier et Sigmar Gabriel lui-même ont préféré renoncer.

Issu d'une famille aisée de Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, et père de trois enfants, Peer Steinbrück est diplômé en sciences économiques et sociales. Il a commencé sa carrière en 1978 comme conseiller du chancelier Helmut Schmidt.

afp/ats/olhor

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Un homme qui a froissé la Suisse

Peer Steinbrück, choisi par le Parti social-démocrate (SPD) pour défier la chancelière conservatrice Angela Merkel aux législatives allemandes dans un an, est un économiste réputé pour son pragmatisme et son humour caustique. Ses phrases choc ont souvent visé voire heurté la Suisse et sa place financière.

Peer Steinbrück a en effet multiplié les diatribes contre la Confédération, son secret bancaire et l'accord fiscal signé le 21 septembre 2011 entre la Suisse et l'Allemagne. Tout a commencé en 2008 déjà: Berlin déclare la guerre à l'évasion fiscale vers la Suisse. L'initiative en revient clairement au ministre des Finances d'alors.

Puis, à l'époque de la signature de l'accord fiscal, Steinbrück l'avait vertement critiqué le qualifiant de "douteux, lacunaire et négligent".

Plus récemment, en mai dernier, il avait de nouveau considéré l'accord comme "inacceptable, favorisant les fraudeurs". Mais sa plus célèbre flèche contre Berne, il l'avait décochée en 2009, s'attirant alors les foudres du Conseil fédéral. Le social-démocrate avait affirmé que la création d'une liste noire des paradis fiscaux agirait sur le secret bancaire helvétique comme une "cavalerie américaine" qui ferait peur aux "Indiens".