Ancienne procureure du Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie, la Tessinoise Carla Del Ponte va renforcer la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie. Cette décision permet à cette retraitée de reprendre du service.
La présidente du Conseil des droits de l'homme Laura Dupuy Lasserre a annoncé vendredi à Genève sa nomination, ainsi que celle de Vivit Muntarbhorn, l'ex-rapporteur spécial de l'ONU sur la Corée du Nord.
Moyens additionnels
Le Conseil des droits de l'homme (CDH) avait décidé vendredi matin de prolonger le mandat de la commission d'enquête jusqu'en mars et de lui procurer des ressources additionnelles.
Cette commission a conclu dans ses rapports successifs depuis un an que des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité ont été commis en Syrie par les forces gouvernementales ainsi que, dans une moindre mesure, par les rebelles.
ats/olhor
Parcours d'une combattante du crime
Née en 1947 à Lugano, Carla Del Ponte a consacré toute sa carrière à combattre la criminalité. Au plan national, elle a d'abord été juge d'instruction à Lugano, dès 1981. Elle a alors en particulier instruit des affaires de criminalité économique, de trafic international de drogue et de crime organisé.
Elle est ensuite devenue procureure du canton du Tessin dès 1985, puis procureure générale de la Confédération dès 1994. Alors membre de la Commission fédérale "criminalité économique", elle a continué à mener une guerre sans merci contre le crime organisé et les mafias en Suisse.
Au plan international, Carla Del Ponte a été procureure générale du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et de celui pour le Rwanda (TPIR) de 1999 à 2007. Elle a instruit et poursuivi l'accusation contre les auteurs présumés de crimes de guerre, de génocides et de crimes contre l'humanité.
Pendant cette période, elle a entre autres dirigé des actes d'accusation contre d'anciens chefs de guerre tels que Ratko Mladic, Serbe de Bosnie, ou d'ex-dirigeants politiques comme le président de la République fédérale de Yougoslavie Slobodan Milosevic.
A l'issue de ces huit années à La Haye, la magistrate tessinoise a été nommée ambassadrice de Suisse en Argentine et au Paraguay.