Modifié

Des handballeurs français soupçonnés de paris illégaux auraient "levé le pied"

Nikola Karabatic, icône du handball français, figure parmi les joueurs soupçonnés. [AFP - Franck Fife]
Nikola Karabatic, icône du handball français, figure parmi les joueurs soupçonnés. - [AFP - Franck Fife]
L'étau se resserre sur les handballeurs français soupçonnés de paris illégaux. "De très fortes suspicions de non-respect de l'éthique sportive" ont été constatées, a indiqué lundi le procureur en charge de l'enquête. Certains joueurs auraient "levé le pied".

Le procureur de la République à Montpellier Brice Robin a déclaré lundi qu'il existait "de très fortes suspicions de non-respect de l'éthique sportive" dans l'enquête sur le match de handball litigieux Cesson-Montpellier. Cette rencontre pourrait avoir été marquée par des paris illégaux.

Un "pacte"

Les éléments recueillis jusqu'à présent dans l'enquête tendent "à prouver que certains joueurs" du club de handball héraultais présents sur le terrain ont, semble-t-il, "levé le pied" lors de la première mi-temps de la rencontre, jouée le 12 mai dernier, a estimé lundi le procureur.

Nikola Karabatic lors de son interpellation dimanche à la sortie du match contre le PSG à Paris. [FRANCK FIFE]
Nikola Karabatic lors de son interpellation dimanche à la sortie du match contre le PSG à Paris. [FRANCK FIFE]

"Pour ceux qui doutaient d'un pacte, il y a matière à se poser des questions très légitimes", a souligné Brice Robin. "Peut-on jouer normalement un match quand on a engagé personnellement des sommes aussi importantes et quand on sait qu'on a parié la défaite de son club?", a-t-il poursuivi.

Montant anormal

Le procureur a par ailleurs indiqué que les deux compagnes des frères Karabatic seraient les premières personnes présentées mardi au magistrat instructeur dans l'affaire. Des joueurs actuellement entendus seront aussi déférés mais le magistrat n'a pas encore précisé lesquels.

Les frères Karabatic et 15 autres personnes ont été interpellées dimanche par la police, dans le cadre de l'affaire du match présumé truqué sur fond de paris sportifs perdu par leur club de Montpellier, déjà sacré champion de France, contre Cesson-Sévigné. Un montant anormal de paris avait été enregistré sur cette rencontre.

Une icône égratignée

L'icône du handball français Nikola Karabatic et son frère Luka ont reconnu avoir parié sur la rencontre, selon leur avocat, Me Eric Dupond-Moretti. Mais "ils n'ont pas laissé filer le match, n'ont pas triché", a ajouté l'homme de loi.

En cas de simple délit sportif, les joueurs risqueraient six matches de suspension et 15'000 euros d'amende. Le président de Montpellier, Rémy Lévy, a lui menacé de sanctions pouvant aller jusqu'au licenciement. En revanche, en cas de match truqué, le délit pénal de "fraude et corruption sportive" est passible de cinq ans de prison et 75'000 euros d'amende.

agences/vtom

Publié Modifié

Dix-huit personnes interpellées, les responsables des clubs "innocents"

Dix-huit personnes, dont neuf joueurs qui évoluaient à l'époque au club de Montpellier, étaient toujours en garde à vue lundi après-midi, a confirmé le procureur, citant Luka Karabatic, Nikola Karabatic, Mickaël Robin, Primoz Prost, Samuel Honrubia, Wissem Hmam, Dragan Gajic, Mladen Bojinovic, Vid Kavticnik.

La compagne de Luka Karabatic a reconnu les faits, a indiqué le procureur.

Ces personnes devraient être présentées mardi à deux juges d'instruction, Thomas Meindl et Marie-Christine Desplat-Didier, et pourraient se voir notifier une mise en examen pour "escroquerie" et "corruption".

Le parquet va requérir le placement sous contrôle judiciaire de ceux qui seront mis en examen, a ajouté le procureur en assurant que les responsables des clubs de Montpellier et de Cesson-Sévigné "sont totalement innocents dans cette affaire".