Les Géorgiens élisaient leurs députés lundi dans des législatives où le parti du président Mikheïl Saakachvili, face à une coalition d'opposition dirigée par le milliardaire Bidzina Ivanichvili, rencontre son plus grand défi depuis son arrivée au pouvoir en 2003.
Test électoral
La lutte politique s'est accentuée après la publication il a y deux semaines de vidéos de scènes de torture de détenus dans une prison de Tbilissi, qui a suscité des manifestations dans ce petit pays du Caucase, mettant le parti au pouvoir dans une situation délicate.
Mikheïl Saakachvili affirme que son principal opposant, s'il arrivait au pouvoir, mettrait fin à la modernisation du pays et le renverrait à son passé marqué par la corruption et le chaos.
Le Mouvement national unifié du chef de l'Etat domine la vie politique en Géorgie depuis la "Révolution de la rose" en 2003, qui avait chassé l'ancien président Edouard Chevardnadze, ex-chef de la diplomatie soviétique. Le parti, qui détient 119 des 150 sièges de l'assemblée sortante élue en 2008, est confronté à son plus sérieux test électoral depuis près d'une décennie.
Président guerrier
Bidzina Ivanichvili, qui reproche à Mikheïl Saakachvili de mettre en place un régime autoritaire, a assuré que ces législatives permettraient un changement démocratique de gouvernement pour la première fois dans l'histoire du pays.
Le milliardaire reproche aussi au président d'avoir déclenché la courte guerre de l'été 2008 en lançant une offensive en Ossétie du Sud, république séparatiste géorgienne. Moscou a reconnu l'indépendance de ce territoire après le conflit, ainsi que celle de l'Abkhazie, autre région sécessionniste.
afp/dk
Des élections cruciales
Ces législatives sont cruciales dans la mesure où des changements dans la Constitution vont accroître les pouvoirs du Parlement et du Premier ministre, et réduire ceux du président en 2013.
Cette année marquera la fin du second mandat de Mikheïl Saakachvili. Celui-ci n'a pas le droit de briguer un troisième mandat présidentiel.
La Géorgie, proche des Occidentaux
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont appelé à des élections libres et équitables dans ce pays qui veut rejoindre des institutions occidentales comme l'OTAN, au grand dam de la Russie.
Bidzina Ivanichvili déclare qu'il est comme Mikheïl Saakachvili favorable à une adhésion de la Géorgie à l'Union européenne et à l'OTAN, mais plaide aussi pour un rétablissement des relations avec la Russie, interrompues depuis le conflit de 2008.