Le ministre des Finances Yannis Stournaras a indiqué au Financial Times que la Grèce considérait comme une "priorité" le travail sur l'identification des ressortissants concernés par l'évasion fiscale en Suisse via un CD contenant des listes de ressortissants qui détiennent des comptes non déclarés.
Changement de stratégie
Le responsable a dit avoir appris "dans la presse" l'existence de ce CD. Ce dernier aurait par ailleurs disparu, a-t-il précisé. "Si la brigade financière SDOE ne peut pas retrouver le CD manquant, nous demanderons une autre copie à nos partenaires européens" a ajouté le ministre au quotidien des affaires britannique.
Ces déclarations interviennent deux semaines à peine après que le ministre adjoint aux Finances Georges Mavraganis eut exclu dans une réponse au parlement l'utilisation de CD de données bancaires en provenance d'une banque suisse, jugeant alors qu'une telle opération pouvait être assimilée à de "l'espionnage industriel".
Accord fiscal en vue
Confrontée depuis plus de deux ans à une crise financière sans précédent, alimentée par une évasion fiscale endémique, la Grèce poursuit par ailleurs des discussions avec la Suisse en vue de conclure un accord fiscal permettant de taxer les fonds grecs non déclarés placés en Suisse.
Yannis Stounaras a également indiqué la semaine dernière que la Brigade financière menait une enquête sur les avoirs et déclarations fiscales d'une trentaine de responsables politiques et haut fonctionnaires, dont la liste a été publiée dans les médias la semaine dernière. Parmi eux, figure l'actuel président du Parlement, Evangélos Meimarakis, qui a provisoirement renoncé à son poste, sous la pression des révélations.
Le ministère grec des Finances ne donne pas d'estimation des montants des fonds non déclarés en Suisse. Mais il avait indiqué en juillet que 16 millions d'euros étaient légalement sortis de Grèce ces deux dernières années, dont moins de 10% vers la Suisse.
ats/dk
Récession et déficit prévus en 2013
La Grèce se prépare à entrer dans sa sixième année consécutive de récession avec une contraction prévue de l'économie de 3,8% en 2013, selon le projet de budget soumis lundi au Parlement. Pour 2012, le gouvernement table sur une contraction d'environ 6,5%.
Le chômage devrait encore grimper l'année prochaine, de 23,5% en moyenne en 2012 à 24,7% en 2013.
Le déficit est évalué à 6,6% en 2012 et 4,2% en 2013, soit 8 milliards d'euros. Le budget 2013 prévoit 7,8 milliards d'euros de mesures d'économie, dans le cadre des 13,5 milliards de coupes et recettes fiscales exigés par les créanciers internationaux pour poursuivre le versement des prêts et éviter la faillite de la Grèce ainsi que son éventuelle sortie de la zone euro.