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La Turquie bombarde des cibles en Syrie après des tirs d'obus meurtriers

Les tirs d'onus ont fait cinq morts et neuf blessés à Akçakale. [Rauf Maltas/Anatolian News Agency]
Les tirs d'onus ont fait cinq morts et neuf blessés à Akçakale. - [Rauf Maltas/Anatolian News Agency]
Des obus tirés en Syrie ont tué cinq civils dans une localité turque proche de la frontière. La Turquie a riposté en bombardant des cibles situées en territoire syrien. Ces incidents surviennent dans un climat de profonde tension entre les deux pays.

Cinq civils turcs - une mère et son enfant - ont été tués et neuf autres ont été blessés mercredi dans le village d'Akçakale, une localité frontalière située de Turquie, par des obus tirés de Syrie. L'origine exacte de ces tirs étaient encore à déterminer.

La Turquie riposte

En guise de représailles, la Turquie a bombardé mercredi des cibles situées en territoire syrien. "Cette attaque a fait l'objet d'une riposte immédiate de nos forces armées qui ont bombardé le long de la frontière des cibles identifiées par radar", a indiqué le Premier ministre turc. Les pays membres de l'OTAN vont se réunir en urgence après ces tirs, a ajouté Recep Tayyip Erdogan.

Les 28 pays membres de l'OTAN ont appelé mercredi soir la Syrie à "mettre un terme à ses violations flagrantes du droit international", à l'issue d'une réunion convoquée en urgence à Bruxelles à la demande de la Turquie. "L'Alliance continue de se tenir aux côtés de la Turquie", affirme-t-elle dans son communiqué.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a quant à lui demandé mercredi au gouvernement syrien de "respecter totalement l'intégrité territoriale de ses voisins". Selon lui, cette attaque "démontre une fois de plus que le conflit en Syrie non seulement menace la sécurité de la population syrienne mais a de plus en plus un impact négatif sur les voisins" de Damas.

Renforts dans le secteur

Longtemps proche du régime syrien, la Turquie, qui accueille aujourd'hui près de 100'000 réfugiés syriens sur son sol, soutient ouvertement depuis des mois les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) et a appelé à de nombreuses reprises à la chute de Bachar al-Assad.

Depuis la mi-septembre, la localité turque d'Akçakale a été à plusieurs reprises victime des combats qui ont opposé, juste de l'autre côté de la frontière, les troupes fidèles au régime syrien aux rebelles. Les écoles du secteur sont fermées côté turc depuis plusieurs semaines pour des raisons de sécurité.

Après le précédent incident, Ankara avait mis en garde Damas et, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, menacé son voisin de représailles en cas de nouveaux tirs sur Akçakale. L'armée turque avait aussi déployé des renforts dans le secteur, notamment de l'artillerie.

ats/dk

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Triple attentat meurtrier à Alep

Au moins 48 personnes ont été tuées en Syrie et une centaine d'autres blessées mercredi dans un triple attentat à la voiture piégée à Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La plupart des morts et des blessés "sont des membres des forces gouvernementales. Les explosions ont visé le club des officiers et des barrages de l'armée régulière", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), citant des sources médicales.

A travers le pays, les violences ont fait au moins 147 morts mercredi, dont 52 civils, selon un décompte provisoire de l'OSDH, qui a établi un bilan de plus de 31'000 morts, en majorité des civils, en 18 mois de violences.

L'affaire du jet militaire turc abattu en toile de fond

Cet incident est le plus grave survenu entre la Turquie et la Syrie voisine depuis juin dernier, lorsque la défense antiaérienne syrienne a abattu un avion de combat turc, provoquant la mort de ses deux pilotes.

Les Syriens avaient alors affirmé avoir ouvert le feu sur le chasseur turc parce qu'il avait violé leur espace aérien, ce qu'Ankara a toujours nié.

Après plusieurs jours d'escalade verbale entre les deux capitales et des menaces de riposte turque restées sans suite, le président Assad avait finalement confié dans la presse turque regretter l'incident et la tension était quelque peu retombée.