Un homme a été tué par la police samedi en France dans le cadre d'une opération anti-terroriste visant un réseau jihadiste soupçonné d'être impliqué dans un attentat contre un magasin juif le 19 septembre près de Paris, ont annoncé les autorités.
Le suspect a été abattu à Strasbourg (est) par les policiers sur lesquels il avait ouvert le feu. Onze personnes ont également été interpellées, notamment en région parisienne et dans le sud-est de la France, a indiqué une source judiciaire.
"Un réseau"
L'opération de police visait "un réseau, quasiment une cellule" composée de personnes ayant pour certaines d'entre elles le profil de délinquants convertis "à l'islam radical", a annoncé le procureur de Paris François Molins au cours d'une conférence de presse.
Des traces de l'ADN de l'homme tué à Strasbourg avaient été trouvées sur la cuiller de la grenade défensive lancée le 19 septembre sur une épicerie casher de Sarcelles, dans la banlieue nord de Paris, a-t-il précisé.
Il s'agit d'un délinquant de 33 ans converti à l'islam radical, condamné en 2008 pour trafic de stupéfiants et connu des services de renseignement, de nationalité française comme les autres personnes interpellées.
Il se trouvait au domicile de "l'une de ses deux épouses religieuses", une femme de 22 ans, mère de deux enfants, a affirmé le procureur de Paris . La jeune femme a été interpellée par la police.
Des suspects armés
Le suspect abattu était "très déterminé avec probablement la volonté de finir en martyr", a précisé le procureur de Strasbourg Patrick Poirret, en voulant pour signe qu'il s'était récemment rasé la barbe. Il a vidé le barillet de son 357 Magnum sur les policiers avant d'être abattu. L'un d'entre eux a été légèrement blessé.
Un autre membre présumé de la cellule, interpellé à Torcy, en Seine-et-Marne, était armé d'un 22 Long Rifle, "une arme prête à tirer", a dit le procureur de Paris François Molins.
Au cours des perquisitions, la police a saisi de l'argent liquide (27'000 euros), "quatre testaments" ainsi que de la littérature islamiste et une "liste d'associations israélites en région parisienne", ont précisé les autorités.
L'attentat de Sarcelles, qui avait fait un blessé léger, avait provoqué une vive émotion dans la communauté juive six mois après l'assassinat de quatre juifs, dont trois enfants commis en mars dernier à Toulouse (sud-ouest) par le jeune jihadiste Mohamed Merah.
Sarcelles, ville de 60'000 habitants, compte une importante communauté juive, à l'origine venue d'Afrique du Nord dans les années 1960.
ats/afp/lan
Manuel Valls reçu à l'Elysée
François Hollande a reçu samedi le ministre de l'Intérieur Manuel Valls dans le cadre de cette "opération antiterroriste", a indiqué un communiqué de l'Elysée.
Le président français a souligné "la détermination entière de l'Etat à protéger les Français contre toutes formes de menaces terroristes".
Cette action est "une opération d'envergure" entamée il y a "plusieurs semaines", a déclaré samedi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.