Les Vénézuéliens étaient fortement mobilisés dimanche pour un scrutin présidentiel devant déterminer l'avenir politique du sortant Hugo Chavez, au pouvoir depuis 1999, légèrement favori face à un jeune candidat qui est parvenu à fédérer l'opposition, Henrique Capriles Radonski
A la mi-journée, la présidente du Conseil national électoral Tibisay Lucena a fait état devant la télévision d'Etat VTV d'une "participation massive" dans les quelque 13'800 bureaux de vote du pays, où aucun incident n'avait encore été relevé pour cette élection placée sous la protection de 139'000 militaires. Les bureaux de vote devaient fermer vers 18H00 (22H30 GMT).
Sondages favorables à Chavez
A une semaine de l'élection, la majorité des enquêtes d'opinion plaçaient le sortant en tête des intentions de vote pour obtenir un nouveau mandat de six ans. Toutefois, l'écart le séparant de son principal concurrent s'est progressivement réduit à une dizaine de points, contre plus de 20 au début de la campagne.
La plupart des observateurs s'accordent à dire que ce scrutin constitue le plus grand défi électoral auquel Hugo Chavez a fait face depuis sa première élection en 1998.
En 2006, il avait été réélu avec plus de 25 points d'avance sur son principal concurrent, Manuel Rosales.
Toujours charismatique, l'ancien lieutenant-colonel de 58 ans, affaibli par un cancer qui lui a valu deux opérations et de lourds traitements médicaux depuis juin 2011, a terminé sa campagne sur les chapeaux de roue, multipliant déplacements et bains de foule alors qu'il avait été inhabituellement discret les mois précédents.
Un favori efficace
Henrique Capriles Radonski, célibataire de 40 ans à la riche carrière politique - il a été élu député à 26 ans, puis président de la Chambre des députés, avant de devenir maire d'un des districts de Caracas et enfin gouverneur de l'Etat de Miranda (nord), le plus peuplé du pays - a, quant à lui, mené une campagne de terrain remarquée et efficace.
Investi en février à l'issue de primaires inédites organisées par une trentaine de partis de droite comme de gauche, il a insisté sur la nécessité de réconcilier le pays, après 13 années de "chavisme" marquées par un clivage politique croissant entre pro et anti-Chavez.
afp /lan
Un défi pour Chavez
Ce nouveau défi électoral pour Hugo Chavez, déjà réélu deux fois depuis sa première victoire en décembre 1998 et cible en 2002 d'une tentative de coup d'Etat, est observé de près à l'étranger, où le personnage et sa politique sont souvent controversés.
Ses alliés de la région, notamment les pays bénéficiant des largesses du pays abritant les premières réserves de brut au monde à travers l'alliance Petrocaribe, qui regroupe 18 nations des Caraïbes, surveillent également les résultats de ce scrutin.
Hugo Chavez, leader de la gauche radicale latino-américaine, "anti-impérialiste" autoproclamé, bénéficie toujours d'un fort soutien populaire parmi les 28,9 millions de Vénézuéliens, en raison notamment des nombreux programmes sociaux qu'il a mis en place.
Financés par la rente pétrolière, ces programmes ont permis d'améliorer la vie de nombreux Vénézuéliens dans les domaines de la santé, du logement ou de l'éducation, mais le pays reste en proie à un fort indice de violence, une inflation galopante (26,7% en 2011 selon la Banque centrale) et à une corruption endémique (172e sur 182 dans le classement 2011 des pays les plus corrompus établi par Transparency International)