Le pape Benoît XVI a inauguré dimanche sur la place Saint-Pierre le synode sur la "nouvelle évangélisation", en présence de plus de 200 évêques du monde entier. Il durera trois semaines et tentera, loin du scandale "Vatileaks", de redonner un nouveau souffle à l'Eglise.
Ce synode de trois semaines est une grande priorité du pape. Il s'agit de trouver les moyens d'annoncer l'Evangile dans les pays anciennement majoritairement chrétiens et de se pencher sur l'évangélisation parfois chaotique et superficielle dans les pays du Sud.
Dans son homélie de dimanche, le pape a évoqué le Concile Vatican II ouvert il y a 50 ans. Il l'a qualifié d'"expression la plus universelle et d'impulsion la plus autorisée" du dynamisme spirituel au vingtième siècle, alors même que les négociations pour un retour dans l'Eglise des intégristes "lefebvristes", qui contestent Vatican II, sont en grande difficulté.
Crise de la foi et du mariage
Pour l'ouverture du synode, Benoît XVI a tenu à placer le mariage et la famille au coeur de la "nouvelle évangélisation, en affirmant qu'"il y a une correspondance évidente entre crise de la foi et crise du mariage".
Le mariage, "union d'amour fidèle et indissoluble", "est en lui-même un Evangile, une Bonne Nouvelle pour le monde d'aujourd'hui". Malheureusement, a regretté le pape, pour diverses raisons, le mariage traverse une crise profonde justement dans les régions d'ancienne évangélisation.
ats/afp/lan
Le Vatileaks pas évoqué
Benoît XVI n'a pas évoqué une seule fois les scandales dans le petit Etat du Vatican et le procès éclair de son majordome. Après une semaine de procédure, il s'est conclu samedi par une condamnation à un et demi de prison pour "vol aggravé" de documents confidentiels.
Moins d'une heure après l'énoncé du verdict, le père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, évoquait devant la presse la possibilité d'une grâce "très concrète et très vraisemblable" de la part de Benoît XVI.
Ce procès est un pas sans précédent dans la transparence du Saint-Siège. Mais certaines voix critiques y voient un camouflage destiné à contenir un scandale plus large, qui mettrait au jour intrigues et tensions dans les plus hautes sphères du Vatican.
Le verdict est tombé juste à temps pour permettre à la Curie de se concentrer sur ce synode, sur l'anniversaire de l'ouverture de Vatican II et sur le lancement d'une "Année de la foi". Ces trois événements-clé pour 1,2 milliard de catholiques seront célébrés jeudi.