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Hugo Chavez réélu pour six ans à la tête du Venezuela

Le président vénézuélien Hugo Chavez est décédé le 5 mars des suites d'un cancer. [AFP - Luis Acosta]
Le président vénézuélien Hugo Chavez a été réélu face à son jeune rival Henrique Capriles. - [AFP - Luis Acosta]
Plus de la moitié (54,4%) des Vénézuéliens ont réélu dimanche pour un mandat de six ans le président Hugo Chavez, au pouvoir depuis 1999. Cet artisan controversé d'une "révolution socialiste" conforte ainsi son image de figure dominante de l'Amérique latine moderne.

Le président du Venezuela Hugo Chavez, au pouvoir depuis 1999, a été réélu dimanche pour un mandat de six ans qui lui permettra de poursuivre sa "révolution socialiste", face à Henrique Capriles Radonski, qui affiche le meilleur score jamais enregistré par l'opposition.

Selon des résultats portant sur 90% des bulletins de vote, Hugo Chavez, âgé de 58 ans, a obtenu 54,42% des voix, contre 44,97% à Henrique Capriles, affirment les autorités électorales.

Récoltant plus de 7,44 millions de voix dimanche, contre 6,15 millions à Henrique Capriles, le président Chavez a rassemblé plus de suffrages que lors de sa précédente réélection, en 2006, lorsqu'il avait pourtant battu l'opposant Manuel Rosales de plus de 25 points, avec 62% des suffrages.

Participation élevée

"Nous avons atteint une des participations les plus élevées de ces dernières décennies", à 80,94%, a indiqué la présidente du Conseil électoral national en dévoilant les résultats.

L'annonce de la réélection de Hugo Chavez, qui avait promis durant la campagne d'"approfondir (sa) révolution bolivarienne", a été saluée par des tirs de feux d'artifice dans la capitale Caracas. "Merci à mon peuple aimé!!! Vive le Venezuela!!! Vive Bolivar!!!" et "Merci mon dieu! Merci à tous et à toutes", a immédiatement écrit le vainqueur sur son compte Twitter.

Score historique pour l'opposition

Peu après, dans une allocution depuis son siège de campagne, Henrique Capriles a respecté son engagement de ne pas contester les résultats en félicitant le président réélu et a remercié les plus de 6 millions de personnes lui ayant accordé leur confiance.

"Pour gagner, il faut savoir perdre", a déclaré l'ex-gouverneur de l'Etat de Miranda, le deuxième plus peuplé du pays, qui était parvenu à fédérer sur son nom la majorité des courants de l'opposition, de droite comme de gauche, ce qui lui permet d'enregistrer un score historique pour un opposant depuis l'accession de Hugo Chavez au pouvoir.

Ce scrutin a été observé de près à l'étranger, où le personnage et sa politique sont souvent controversés, notamment aux Etats-Unis, premier partenaire commercial du pays et premier client de ses exportations de pétrole.

Lire aussi: Les Vénézuéliens votent en masse et sans heurts pour la présidentielle

afp/jgal

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Treize ans de pouvoir

Souvent accusé d'autoritarisme ou de populisme, Hugo Chavez se présente au contraire comme un champion des élections, ayant organisé 15 scrutins en moins de 14 ans de pouvoir. Elu président en 1998 avec 56% des voix, il avait été réélu en 2000 avec 56,9% des suffrages.

En 2002, cet ancien militaire lui-même putschiste est victime d'une tentative de coup d'Etat fomentée par les milieux d'affaires avant de remporter en 2004 un référendum révocatoire convoqué par l'opposition.

Insubmersible, il remportait à nouveau très largement la présidentielle de 2006, avant d'essuyer son seul échec électoral, en 2007, quand les Vénézuéliens ont repoussé une nouvelle réforme constitutionnelle. En 2009, il a toutefois fait adopter par référendum un amendement permettant la réélection indéfinie du président.

L'ancien lieutenant-colonel, âgé de 58 ans, un temps affaibli par un cancer diagnostiqué en juin 2011, a encore bénéficié dimanche de l'appui des classes populaires, majoritaires parmi les 28,9 millions de Vénézuéliens, en raison notamment des nombreux programmes sociaux mis en place par son gouvernement.

Victoire saluée par la gauche de l'Equateur à l'Argentine

Trois leaders de la gauche latino-américaine ont salué dimanche soir la réélection du président Hugo Chavez à la tête du Venezuela.

Immédiatement après l'annonce des résultats, la première réaction est venue de Buenos Aires. "Hugo, aujourd'hui, je tiens à te dire que tu as labouré, semé, arrosé et qu'aujourd'hui tu as récolté", a écrit la présidente Cristina Kirchner sur son compte Twitter.

A Quito, le président socialiste équatorien Rafael Correa a également félicité son homologue vénézuélien, dont il est proche, affirmant sur des micro-blogs: "Chavez vainqueur avec près de 10 points d'avance! Vive le Venezuela, vive la Grande Patrie, vive la Révolution bolivarienne!".

Autre proche allié d'Hugo Chavez, le président bolivien Evo Morales a salué le "triomphe" de la "démocratie" au Venezuela, dans un message publié par l'agence officielle bolivienne. "La victoire de Chavez est aussi la victoire de tous les peuples d'Amérique latine qui luttent avec leur dignité, souveraineté et destin propres".

La Colombie a quant à elle envoyé un message de félicitations et qualifié de "priorité" les relations bilatérales entre ces pays voisins.

Un scrutin "calme et transparent"

La délégation suisse invitée comme observatrice à l'élection présidentielle au Venezuela n'a fait état d'aucun problème majeur. Elle évoque même un scrutin à la fois "sérieux et légitime", "calme et transparent", selon les propos du conseiller national Antonio Hodgers (Les Verts/GE).

Le Vert genevois dit avoir été impressionné par les mesures de sécurité et la couverture militaire "hallucinante" pour cette présidentielle. Il précise aussi avoir été marqué et touché par les nombreuses personnes venues très tôt le matin pour faire parfois jusqu'à 4 à 5h de queue devant les bureaux de vote.

La délégation helvétique est composée du conseiller aux Etats Luc Recordon (Les Verts/VD), et des conseillers nationaux Ada Marra (PS/VD), Antonio Hodgers (Les Verts/GE) et Mathias Reynard (PS/VS). L'ancien député national Franco Cavalli, l'ex-ambassadeur de Suisse au Venezuela entre 2003 et 2007 Walter Suter, ainsi que le journaliste indépendant Sergio Ferrari les accompagnent aussi.

Réactions mitigées, entre enthousiasme et méfiance

La Maison Blanche a félicité lundi "les Vénézuéliens" après les élections qui ont reconduit Hugo Chavez à la présidence, tout en notant ses "divergences" avec le dirigeant. Les Etats-Unis ont estimé lundi que la voix des six millions de personnes ayant voté pour l'opposition devait être entendue.

La représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a quant à elle demandé à Chavez de profiter de son nouveau mandat de six ans pour "tendre la main à tous les secteurs de la société" et "promouvoir les libertés fondamentales". Elle a ajouté qu'"avec la victoire vient la responsabilité".

Enfin, la Chine a également complimenté le président vénézuélien et a appelé à une intensification des relations entre les deux pays, dont les échanges commerciaux connaissent un développement important.