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Dominique Strauss-Kahn demande qu'on le "laisse tranquille"

Dsk
"Je ne suis plus un politique mais pas non plus un people", prévient DSK.
Dans un entretien à l'hebdomadaire Le Point, DSK se dit victime d'une "traque médiatique" et affirme que sa liberté a été bafouée. L'ex-directeur du FMI revient sur les affaires de moeurs dites du Sofitel et du Carlton et évoque son avenir.

L'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn se dit devenu "objet d'une traque médiatique" et demande qu'on le "laisse tranquille", dans des propos rapportés par l'hebdomadaire français Le Point à paraître jeudi. C'est sa première interview depuis son apparition dans le Journal de TF1 en septembre dernier.

"Chasse à l'homme"

"Je n'ai jamais été condamné, ni dans ce pays, ni dans aucun autre. Par conséquent, rien ne justifie que je sois devenu l'objet d'une traque médiatique qui, certains jours, finit par ressembler à une chasse à l'homme", affirme-t-il.

"J'ai longtemps pensé que je pouvais mener ma vie personnelle comme je l'entends sans incidence sur l'exercice de mes responsabilités. Y compris des comportements libres entre adultes consentants", enchaîne DSK. "Je ne suis plus un politique mais pas non plus un "people"", prévient-il, regrettant qu'"un photographe guette en bas de chez (lui) un jour sur deux".

"Je ne supporte plus qu'on s'arroge le droit d'abuser de ma situation et des enquêtes judiciaires qui me visent - à tort - pour bafouer ma vie privée et en livrer aux quatre vents des lambeaux, réels ou inventés, au prétexte de je ne sais quelle transparence moralisatrice", s'insurge l'ancien ministre socialiste. "Qu'on me laisse tranquille!", poursuit-il.

Son avenir

Sur son avenir, Dominique Strauss-Kahn revendique "une liberté de mouvement" et dit sentir la possibilité de s'"investir sur de grands projets internationaux, de participer à la réalisation de choses importantes qui pourraient contribuer à changer la vie des gens, dans des endroits du monde qui ont besoin d'aide".

agences/char

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Le rappel des faits

Dominique Strauss-Kahn, 62 ans, était en passe de devenir le principal candidat de gauche pour la présidentielle d'avril-mai en France lorsque les accusations de tentative de viol portées par la femme de chambre Nafissatou Diallo ont conduit à son arrestation et l'ont contraint à renoncer à sa candidature.

Il a depuis bénéficié d'un non-lieu au pénal dans l'affaire. Une procédure civile est toujours en cours.

Dominique Strauss-Kahn est mis en examen notamment pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" dans l'affaire dite du Carlton. Les avocats de l'ex-directeur général du Fonds monétaire international (FMI) ont demandé à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai d'annuler la mise en examen de leur client. La cour d'appel de Douai doit rendre le 28 novembre sa décision.

Sa position sur les affaires

L'affaire du Carlton

Au sujet de l'affaire dite du Carlton de Lille (nord de la France), dans laquelle il est mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée, il répète sa ligne de défense, affirmant: "Je n'ai jamais mis les pieds dans cet hôtel".

"La réalité c'est qu'un de mes copains organisait des soirées auxquelles j'ai participé (...) J'ai dit et je répète que j'ignorais que certaines de ces femmes étaient payées pour être là", affirme-t-il.

L'affaire du Sofitel

Sur l'affaire du Sofitel, DSK explique que "les contraintes du procès civil m'empêchent de dire ma vérité".

Celui qui fut un temps donné favori des primaires socialistes, évoque d'ailleurs l'élection présidentielle, à laquelle il n'a pu se présenter, et explique avoir causé une "déception" "à ceux qui ont été déçus qu'à cause de mon comportement je n'aie pas été en situation de faire mon devoir".

Revenant sur son arrestation le 14 mai 2011 à New York et les quatre nuits passées à la prison de Rikers Island, il confie: "C'était incroyablement dur".