L'Airbus A-320 syrien intercepté par la Tuquie a finalement été autorisé à redécoller d'Ankara à 02h30 (1h30 en Suisse). L'appareil est resté bloqué durant neuf heures à l'aéroport d'Ankara. L'appareil syrien assurait un vol régulier Moscou-Damas et transportait 35 passagers.
Les autorités turques ont forcé l'avion à se poser car elles soupçonnaient la présence à bord d'armes destinées aux forces fidèles au président Bachar al Assad. Deux avions de chasse ont escorté l'appareil qui transportait une trentaine de passagers.
Cargaison "suspecte"
L'appareil transportait du matériel de communication militaire, a annoncé jeudi la télévision d'Etat turque TRT. D'après le quotidien proche du gouvernement "Yeni Safak", il y avait dix conteneurs à bord, dont certains contenaient des récepteurs radio, des antennes et "des équipements qui seraient des éléments de missiles".
Les deux médias ne citent pas leurs sources. Le ministre des Affaires étrangère Ahmet Davutoglu a affirmé que l'appareil contenait des "éléments (...) qui ne sont pas légitimes sur des vols civils". Il a martelé qu'Ankara était dans son droit en interceptant l'avion dans son espace aérien s'il soupçonnait la présence de matériel militaire.
La Syrie a accusé jeudi son voisin turc de "comportement hostile" et réclamé la "restitution intégrale" des marchandises confisquées. Le ministre syrien des Transports Mohammad Ibrahim a pour sa part qualifié cette décision de "piraterie".
"Pas d'armes russes"
De son côté, la Russie "exige des autorités turques des explications sur la justifications de tels actes à l'égard de citoyens russes", déclare ministère russe des Affaires étrangères. "Nous sommes inquiets de cet incident qui a mis en danger les passagers parmi lesquels se trouvaient 17 citoyens russes", a-t-il ajouté.
Une source russe dans les services d'exportation d'armes russes a affirmé jeudi à l'agence Interfax qu'il n'y avait "ni armes ni composants pour des armements à bord de l'appareil".
agences/mre
Tensions Turco-syriennes
Depuis le bombardement du village d'Akçakale le 3 octobre, l'armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens atteignant le territoire turc en visant des positions tenues par les troupes fidèles au président Bachar al-Assad.
La Turquie, membre de l'Otan, a rompu avec le régime de Damas, soutient les rebelles syriens et accueille sur son sol 100'000 réfugiés syriens. Elle a renforcé sa présence militaire sur la frontière longue de 900 km avec la Syrie, déployant des batteries d'artillerie et des chars notamment.
"Comportement hostile"
La Syrie a réclamé jeudi à son voisin turc la "restitution intégrale" des marchandises confisquées lors de l'interception de l'avion.
L'interception de l'appareil est un "comportement hostile et répréhensible" et "un signe supplémentaire de la politique hostile menée par le gouvernement de (Recep Tayyip) Erdogan qui (...) abrite (les rebelles) et bombarde le territoire syrien", a estimé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.