L'avion de ligne syrien reliant Moscou à Damas intercepté mercredi soir au dessus de la Turquie transportait des "munitions" et du matériel militaire à destination de Damas, a assuré jeudi le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, lors d'un discours télévisé.
Selon le chef du gouvernement turc, cette cargaison provenait d'un fabricant russe de matériel militaire et était destinée "du ministère syrien de la Défense". Recep Erdogan n'a pas précisé l'origine du renseignement qui avait décidé les autorités turques à intercepter l'avion.
"Le Premier ministre turc continue sa série de déclarations mensongères qui visent à justifier le comportement hostile de son gouvernement à l'égard de la Syrie", a réagi le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué, en démentant de nouveau la présence d'armes à bord de l'avion.
"Politique hostile"
A la suite de cet incident, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé jeudi avoir demandé à Ankara des explications sur l'interception de l'avion syrien et accusé la Turquie d'avoir "mis en danger les passagers" russes qui s'y trouvaient. Les autorités russes ont également nié la présence d'armes à bord (lire aussi Imbroglio diplomatique autour de l'avion syrien intercepté par la Turquie).
Damas a pour sa part estimé que l'incident était "un signe supplémentaire de la politique hostile menée par le gouvernement" turc à son égard.
agences/ptur
Tensions Turco-syriennes
Depuis le bombardement du village d'Akçakale le 3 octobre, l'armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens atteignant le territoire turc en visant des positions tenues par les troupes fidèles au président Bachar al-Assad.
La Turquie, membre de l'Otan, a rompu avec le régime de Damas, soutient les rebelles syriens et accueille sur son sol 100'000 réfugiés syriens. Elle a renforcé sa présence militaire sur la frontière longue de 900 km avec la Syrie, déployant des batteries d'artillerie et des chars notamment.