Publié

La Francophonie se penche sur les crises politiques en Afrique

Les crises africaines seront abordées à huis clos. [Issouf Sanogo]
Les crises africaines seront abordées à huis clos. - [Issouf Sanogo]
Le 14e sommet de la Francophonie s'ouvre samedi à Kinshasa. Les chefs d'Etat et de gouvernement présents, dont Ueli Maurer, aborderont à huis clos deux crises africaines: le conflit dans l'Est de la RDC et l'occupation du Nord-Mali.

Les dirigeants africains forment l'essentiel des participants au 14e sommet de la Francophonie qui s'ouvre samedi à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC). Une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement seront présents. Le vice-président de la Confédération Ueli Maurer dirigera la délégation suisse. (voir ci-contre)

Ce sommet célébrera durant deux jours l'apport essentiel de l'Afrique à la Francophonie. Selon les projections de l'organisation, les Africains pourraient représenter, en 2050, 85% des 715 millions de francophones dans le monde.

Droits de l'homme

Le sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a pour thème: "Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la bonne gouvernance". Mais deux sujets devraient dominer, samedi, les débats à huis clos: le conflit qui oppose l'armée congolaise à des rebelles dans l'Est de la RDC et l'occupation du Nord du Mali par des groupes islamistes armés.

Tous les deux ans, l'OIF et les 75 Etats ou gouvernements qui la composent tiennent leur sommet. Outre son action en faveur de la promotion du français et de l'éducation, l'organisation mène aussi une action plus politique de défense des droits de l'homme et de l'Etat de droit.

Dans ce cadre, elle assure des médiations dans les conflits, aide à l'organisation d'élections et condamne les coups d'Etat. A ce titre, elle peut prononcer la suspension de certains de ses pays membres, tels Madagascar depuis 2009, le Mali et la Guinée-Bissau depuis 2012.

agences/dk

Publié

La Suisse passe le témoin à la RDC

Ueli Maurer a transmis samedi la présidence du Sommet de la Francophonie à la République démocratique du Congo (RDC). "Depuis l'Afrique, nous devons adresser au monde, un message fort et clair en matière de paix, de démocratie et de respect de la nature" a affirmé le vice-président de la Confédération.

Ueli Maurer a rappelé les efforts de la Suisse pour "renforcer la place de la Francophonie" sur la scène internationale depuis le Sommet de Montreux en 2010. Il a cependant souligné que plusieurs "chantiers" restaient ouverts, tels que le soutien aux pays en crise, le développement durable ou encore le renforcement des "structures démocratiques et judiciaires" de certains pays membres.

La Suisse assure depuis 2010 la présidence du Sommet de la Francophonie. En passant le flambeau au président congolais Joseph Kabila, M. Maurer a souhaité "bonne chance et un grand succès" à son successeur.

La place de l'Afrique

Le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, a vivement dénoncé samedi, à l'ouverture du sommet de l'organisation à Kinshasa, un "déficit de démocratie dans les relations internationales".

Une situation qui prive selon lui l'Afrique de la place "qui lui revient", notamment au Conseil de sécurité de l'ONU, au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale.

Ce discours très politique, prononcé par l'ex-président sénégalais, a été salué par des applaudissements nourris.

La politique africaine de la France

La nouvelle politique africaine du président français François Hollande, arrrivé samedi à Kishasa, sera soupesée. En visite à Dakar vendredi, le président de la République a recommandé de "tout se dire", "sans ingérence mais avec exigence".

François Hollande a prévu de commencer sa journée par un entretien avec le président Joseph Kabila. Ce dernier est à la tête du pays depuis l'assassinat de son père Laurent-Désiré en 2001, et réélu fin 2011 à l'issue d'un scrutin marqué par de nombreuses fraudes.

Dans l'après-midi, François Hollande devait aussi rencontrer l'opposant historique Etienne Tsishekedi, 79 ans. Depuis le scrutin contesté de 2011, il se présente comme le véritable "président élu".