Les autorités françaises ont procédé vendredi à plusieurs perquisitions et à l'arrestation d'une vingtaine de personnes soupçonnées d'être impliquées soit dans le trafic de stupéfiants, soit dans le blanchiment de son produit. Neuf de ces suspects, dont une élue écologiste parisienne, ont été mis en examen pour blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs.
L'élue écologiste nie toute implication
Huit d'entre eux, dont la femme politique, ont été placés sous contrôle judiciaire avec un cautionnement allant de 80'000 à un million d'euros, a précisé la source judiciaire. La neuvième personne se trouve en détention provisoire car elle est suspectée d'être impliquée dans le trafic de stupéfiants.
L'élue écologiste, adjointe au maire du 13e arrondissement de Paris, a accepté samedi midi de démissionner de ses fonctions politiques, selon l'entourage du maire de cet arrondissement. Toutefois, elle nie toute implication.
Une perquisition au domicile de cette femme politique, chargée du développement durable et de l'environnement à la mairie, avait permis aux enquêteurs de retrouver 400'000 euros en liquide, selon une source proche du dossier. "Il n'y a jamais eu d'argent retrouvé à son domicile", a démenti son avocat, évoquant une "erreur judiciaire".
Détentions provisoires à Genève
A Genève, après l'interpellation de trois suspects mercredi dans cette affaire, deux d'entre eux ont été placés en détention provisoire vendredi. Ils sont notamment prévenus de blanchiment en bande et par métier. L'infraction à la loi sur les stupéfiants et des faux dans les titres ont également été retenus à l'encontre de ces deux frères.
Le Tribunal des mesures de contrainte estime que les charges sont importantes et que les risques de fuite, de collusion et de réitération sont concrets, a indiqué le Ministère public genevois. La durée de leur détention à la prison de Champ-Dollon a été fixée à trois mois.
Le troisième suspect a lui été remis en liberté. Il s'agit d'une femme, a indiqué le Ministère public, confirmant une information du journal Le Temps. Cette personne doit rester à la disposition de la justice.
Juteuses perquisitions
Les interpellations ont eu lieu à la suite de perquisitions qui visaient notamment une société financière genevoise établie de longue date et soupçonnée de blanchir plusieurs millions d'euros chaque mois. Le blanchiment durerait depuis des années. La drogue proviendrait du Maroc et serait importée en France via l'Espagne pour y être vendue.
Une perquisition a aussi été menée au domicile genevois du principal suspect. Les enquêteurs y ont trouvé plus d'un million de francs suisses en espèce, dissimulés derrière une penderie, ainsi que 160 montres et des bijoux de grande valeur.
ats/dk