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Karadzic présente sa défense devant le Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie

Ouverture du procès de Radovan Karadzic à La Haye
Ouverture du procès de Radovan Karadzic à La Haye / L'actu en vidéo / 2 min. / le 16 octobre 2012
Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, s'est défendu mardi des accusations de crimes dont il est l'objet devant le Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie. Il compte appeler 300 témoins à la barre.

Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, a affirmé mardi, lors du début de la présentation de la défense, devant les juges du Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) avoir fait tout son possible pour "éviter la guerre".

"Je ne devrais pas être accusé, je devrais être récompensé pour toutes les bonnes actions que j'ai faites : j'ai fait tout ce qui était humainement possible pour éviter la guerre et réduire la souffrance humaine", a-t-il déclaré calmement.

"Personne n'a pensé qu'il y aurait un génocide en Bosnie", a-t-il déclaré à La Haye, où siège le TPIY, ajoutant être un homme "doux, tolérant, avec une grande capacité à comprendre les autres".

Pire massacre depuis la Seconde Guerre mondiale

Radovan Karadzic, 67 ans, est poursuivi pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre de Bosnie, entre 1992 et 1995, au cours de laquelle 100'000 personnes sont mortes.

Il doit notamment répondre du massacre de près de 8000 hommes et garçons musulmans à Srebrenica, dans l'est de la Bosnie, en juillet 1995, le pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Selon l'acte d'accusation, il a tenté de "chasser à jamais les Musulmans et Croates de Bosnie des territoires revendiqués par les Serbes de Bosnie".

Appel de 300 témoins

Chevelure grise en bataille et le front barré d'une mèche indomptable, Radovan Karadzic, vêtu d'un costume bleu marine et d'une cravate rayée bleue et blanche, a ajouté avoir été "strict avec lui-même et les autres pour mettre en place les pouvoirs démocratiques".

Pour se défendre, Radovan Karadzic dispose de 300 heures allouées par les juges, un temps identique a celui qui avait été donné à l'accusation, et compte appeler 300 témoins.

afp/rber

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Goran Hadzic aussi devant le TPIY

Parallèlement au procès de Radovan Karadzic, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a ouvert mardi également son dernier procès, celui-ci contre Goran Hadzic, l'ancien responsable des Serbes de Croatie pendant la guerre qui a miné ce pays entre 1991 et 1995.

Arrêté en 2011, il est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour meurtres, actes de torture et déportation forcée de "la majorité des Croates et autres non-Serbes" après la déclaration d'indépendance de la Croatie en 1991.

Quant à l'alter ego militaire de M. Karadzic, Ratko Mladic, 70 ans, il comparaît également devant le TPIY pour avoir, selon l'accusation, tué, violé, torturé et détenu des milliers de musulmans et Croates dans plusieurs municipalités de Bosnie et pour le massacre de Srebrenica.