Barack Obama et Mitt Romney ont observé une courte trêve jeudi dans une campagne présidentielle américaine acharnée. Ils ont sacrifié à la tradition d'un gala caritatif à New York, occasion de se moquer de leur adversaire mais aussi d'eux-mêmes.
Au "dîner Alfred E. Smith"
Le président démocrate sortant et le républicain qui aspire à le vaincre le 6 novembre ont oublié ou presque, l'espace d'une soirée, la course à la Maison Blanche pour assister au "dîner Alfred E. Smith", un événément bénéficiant aux oeuvres de l'église catholique et rendez-vous obligé des candidats tous les quatre ans.
Deux jours après un deuxième débat télévisé avec Mitt Romney lors duquel il a fait preuve de bien plus de pugnacité que le premier deux semaines plus tôt, Barack Obama a affirmé, pince-sans-rire, que s'il avait été plus énergique, c'était grâce "à la longue sieste que j'ai faite pendant le premier débat".
De son côté, Mitt Romney a confié sa première règle de préparation, avant Barack Obama à la tribune: "premièrement, ne pas boire d'alcool pendant les 65 ans précédant le débat". La religion mormone que pratique Mitt Romney le prohibe, entre autres règles alimentaires.
"Nous avons eu Ben Laden!"
Mais les arguments de campagne, même livrés d'un ton ironique, ont parfois percé pendant ce rendez-vous où se bousculaient riches, célèbres et puissants. Mitt Romney a imaginé les pensées du président en fin de mandat face à un tel aréopage: "si peu de temps, et tant (de richesse) à redistribuer!"
Barack Obama a noté que dès lundi en Floride, il retrouverait son adversaire pour un troisième débat consacré à la politique étrangère. "Je vous raconte la fin: nous avons eu Ben Laden!", s'est-il écrié.
Et Barack Obama a aussi souligné que "le taux de chômage est au plus bas depuis que j'ai pris mes fonctions" début 2009. "Je n'ai pas vraiment de blague à raconter, là. Je voulais simplement que tout le monde se le rappelle", a-t-il ajouté.
agences/char
Big Bird de retour
Barack Obama ironisait jeudi 4 octobre sur la volonté de son adversaire Mitt Romney de lutter contre le déficit en coupant les vivres à la télévision publique américaine (PBS), et donc à Big Bird, le héros à plumes de l'émission enfantine "1, Rue Sésame".
"J'aime PBS. J'adore le poussin géant Big Bird, comme vous aussi. Mais je ne vais pas continuer à dépenser de l'argent pour ensuite en emprunter à la Chine pour encore payer", avait déclaré Mitt Romney lors du débat télévisé, le 3 octobre.
"Heureusement que quelqu'un a décidé d'être ferme avec Big Bird. Il était grand temps. Nous ne savions pas que c'était Big Bird qui aggravait le déficit de l'Etat fédéral. Mais c'est ce que nous avons entendu hier soir. Pas mal, non?", avait plaisanté le président américain face à un public hilare.
Les déclarations de Mitt Romney avaient déjà provoqué un intense trafic, souvent ironique, sur les réseaux sociaux mercredi soir. L'émission "1 Rue Sésame", lancée en 1969 aux Etats-Unis, alterne sketches des marionnettes de Jim Henson et courts métrages éducatifs.