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Un attentat meurtrier frappe le quartier chrétien de Damas

Syrie [Bassem Tellawi]
La hiérarchie chrétienne et une grande partie de cette communauté du centre de Damas ont pris position en faveur du régime de Bachar al-Assad, par peur des islamistes. - [Bassem Tellawi]
Le commissariat de police du quartier chrétien de la vieille-ville de Damas a été dimanche la cible d'un attentat à la voiture piégée qui a fait au moins treize morts et 29 blessés. Il s'agit du premier attentat dans cette portion de la capitale syrienne.

Au moins treize personnes ont été tuées et 29 autres blessées dimanche dans un attentat devant le commissariat de police du quartier chrétien de la vieille ville de Damas, selon l'agence officielle Sana. "Une charge placée sous une voiture sur la place de Bab Touma a explosé dimanche, faisant 13 morts et 29 blessés", a précisé Sana qui a accusé un "groupe terroriste armé".

Le régime de Damas qualifie de "terroristes" les opposants et rebelles depuis le début en mars 2011 d'un mouvement de contestation, violemment réprimé par ses troupes. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué de son côté que dix personnes avaient été tuées et 15 autres blessées "dans l'explosion d'une voiture piégée sur la place de Bab Touma, devant le commissariat de police".

Des chrétiens pro-al-Assad

Il s'agit du premier attentat dans ce quartier, l'un des plus vieux de la capitale. La hiérarchie chrétienne et une grande partie de cette communauté, par peur des islamistes, ont pris position en faveur du régime de Bachar al-Assad.

Un habitant a déclaré à l'AFP par téléphone que la voiture piégée était garée dans un parking en face du commissariat, qui a été endommagé par l'explosion. La déflagration a été si puissante que "ma maison située à un kilomètre du lieu de l'explosion a tremblé", a indiqué un autre habitant.

Rebelles et soldats s'affrontent

La télévision officielle syrienne a montré des carcasses de voitures calcinées et des débris jonchant le sol. Par ailleurs, selon Sana, une charge a explosé près d'une mosquée entre les quartiers de Sbeiné et Assali à Damas.

Dans la nuit, d'intenses combats entre soldats et rebelles s'étaient déroulés dans le quartier d'Assali, selon l'OSDH. Au total, dimanche, au moins 55 personnes ont été tuées -- 19 civils, 11 rebelles et 25 soldats -- à travers le pays, selon un bilan provisoire de l'OSDH.

afp/olhor

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Les combats se poursuivent

Neuf personnes dont un enfant ont péri dans des bombardements contre la ville de Harasta, située à 10 km au nord-est de la capitale, et des combats entre rebelles et soldats. Par ailleurs, les forces du régime ont pris d'assaut la ville rebelle de Artouz, "incendiant" des habitations, tandis que des bombardements intenses se poursuivaient sur la ville de Zabadani.

Neuf soldats ont été tués et blessés dans l'explosion de leur camion près de la ville de Tal, au nord de Damas. A Alep, métropole du Nord, une voiture piégée a explosé dans le quartier al-Siriane, faisant des blessés.

Des combats violents ont aussi éclaté autour de la vieille citadelle, classée comme le souk d'Alep au patrimoine mondial de l'Unesco, d'après l'OSDH.

Dans le nord-ouest du pays, des combats se déroulaient à l'entrée sud de Maaret al-Noomane que les forces du régime bombardaient. Cette ville stratégique située sur l'axe routier Alep-Damas est tombée aux mains des rebelles le 9 octobre, ce qui empêche désormais l'armée d'envoyer des renforts dans le Nord.

Appel international à une trêve

L'émissaire international Lakhdar Brahimi a appelé dimanche les belligérants en Syrie à proclamer "unilatéralement" un cessez-le feu, à l'issue d'un entretien avec le président Bachar al-Assad à Damas, à l'occasion de l'Aïd al-Adha (célébrée du 26 au 28 octobre), l'une des fêtes musulmanes les plus sacrées.

Cet appel intervient alors que les violences, qui ont fait plus de 34'000 morts en 19 mois selon une ONG syrienne, ne montrent aucun signe d'essoufflement et que les experts se montrent très sceptiques quant à la possibilité d'une trêve.

Il a ensuite indiqué avoir contacté des dirigeants de l'opposition civile en Syrie et en exil, et les groupes armés à l'intérieur du pays, affirmant que son appel avait reçu "un accueil très favorable".