Les accrochages meurtriers se multiplient ces derniers temps dans la région de la République auto-proclamée du Haut-Karabagh (aussi appelée Nagorny Karabagh ou République d'Artsakh), un territoire montagneux et luxuriant que se disputent l’Arménie et Azerbaïdjan.
Toujours pas résolu, ce conflit, l’un des plus sanglants de l’ère post-soviétique, inquiète vivement la communauté internationale. C’est dans ce contexte extrêmement sensible qu’une délégation de parlementaires suisses s’est récemment rendue en Arménie et à Stepanakert, la capitale "interdite" de cette République improbable.
Le "pays qui n'existe pas"
Vingt après avoir proclamé son indépendance, ce "pays qui n’existe pas" (il n'est reconnu que par l'Arménie, l'Abkhazie, l'Ossétie du Sud et la Transnistrie) redoute de vivre une nouvelle guerre avec l’Azerbaïdjan, qui souhaite absolument garder le contrôle du territoire.
Pour Bakou, la reconquête de ce territoire perdu relève d’une priorité stratégique et militaire. L'Azerbaïdjan s'appuie sur plusieurs résolutions des Nations unies qui demandent le retrait des forces arméniennes de ce territoire. Mais le Haut-Karabagh ne veut pas en entendre parler et exige l'indépendance ou le rattachement à l'Arménie (ce territoire compte 73% d'Arméniens).
Les hostilités ont débuté dès l'éclatement de l'Union soviétique. Depuis lors, le conflit entre les Arméniens et les Azerbaïdjanais n'a jamais cessé dans la région, malgré une trêve signée en 1994 et négociée par la Russie.
Olivier Kohler / boi
Points de repères
Le Haut-Karabagh est un Etat auto-proclamé situé à 330 kilomètres d’Erevan, la capitale de l’Arménie.
Il est peuplé majoritairement par des Arméniens chrétiens (73% de la population).
Le président de cet Etat non reconnu internationalement est Bako Sahakian, réélu en 2012 pour un mandat de 5 ans.
Sa superficie est de 4400 km2.
La population atteint 150'000 habitants, en majorité d’origine arménienne, pour une densité de 12,6 habitants au km2.
La capitale est Stepanakert, ou la "capitale interdite", une cité de 52'000 habitants.
Son armée compte 20'000 hommes et 216 chars de combats.
Le mot Karabagh, d'origines turque et persane, signifie littéralement "jardin noir".