"Malheureusement, l'espoir d'instaurer une trêve en Syrie pour la fête est faible jusqu'à présent", a déclaré lundi le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmad ben Hilli, évoquant "les signes sur le terrain et la réaction du gouvernement syrien".
L'ONU travaille cependant sur le projet d'une force de maintien de la paix en Syrie en cas de cessez-le-feu durable sur le terrain, a annoncé le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous.
Jusqu'à 3000 observateurs pour maintenir la paix
"Je confirme que nous réfléchissons à ce qui se passera si un cessez-le-feu et une solution politique émergent, à ce que nous pouvons faire pour contribuer à la sécurité et à la protection des civils", a déclaré Hervé Ladsous, rappelant toutefois qu'il faudrait alors un mandat du Conseil de sécurité, jusqu'à présent profondément divisé sur la question.
Si un cessez-le-feu prolongé était mis en place, le département des opérations de maintien de la paix de l'ONU a indiqué qu'il pourrait mobiliser jusqu'à 3000 observateurs pour séparer les combattants et maintenir la trêve, ont précisé des diplomates.
Nouvel appel de Lakhdar Brahimi
Après un entretien dimanche à Damas avec le président syrien Bachar al-Assad, l'émissaire international Lakhdar Brahimi a appelé les belligérants à cesser "unilatéralement" les combats "à partir d'aujourd'hui (dimanche) ou de demain (lundi)", à l'occasion de la fête musulmane d'Al-Adha, qui débute vendredi.
Il a souligné qu'il s'agissait d'une "initiative personnelle" pour tenter d'arrêter le bain de sang qui a fait, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), plus de 34'000 morts depuis le début de la révolte anti-Assad en mars 2011.
agences/vtom
Poursuite des combats: 84 tués lundi
Sur le terrain, les troupes du régime tentaient de reprendre plusieurs localités aux mains des rebelles dans les provinces d'Idleb (nord-ouest), Alep (nord), Damas, Deraa (sud) et Homs (centre), a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de témoins.
L'armée bombardait en particulier à l'artillerie des localités près de Damas où sont retranchés les insurgés, comme Harasta, Zamalka et Irbine, et tentait de les prendre d'assaut, a précisé l'OSDH.
Dans la province d'Idleb, les combats faisaient rage près de la base militaire de Wadi Deif, à la périphérie de Maaret al-Noomane, ville stratégique toujours bombardée par l'armée mais dont la prise le 9 octobre a permis aux rebelles de couper le principal axe routier utilisé par les forces du régime pour envoyer les renforts dans le nord.
Lundi, au moins 84 personnes -22 civils, 37 soldats et 25 rebelles- ont été tuées dans les violences à travers le pays, selon un bilan provisoire de l'OSDH.