La Cour suprême des Etats-Unis, saisie à deux reprises mardi, a finalement suspendu l'exécution prévue le soir même en Floride d'un condamné à mort pour huit meurtres. Ses troubles mentaux sont avérés depuis plus de 40 ans, selon ses avocats.
John Ferguson, qui prétend être "le Seigneur Dieu" et a été diagnostiqué avec une schizophrénie paranoïaque, devait être exécuté à 18h00 (minuit en Suisse). Son exécution a été retardée après moult recours judiciaires, jusqu'à ce que la plus haute juridiction du pays décide de la surseoir.
Responsabilité pénale en cause
La Cour suprême a ainsi rejeté un recours de l'Etat de Floride qui demandait à ce que l'exécution suspendue vers 20h00 par une cour d'appel ait lieu comme prévu.
"Un homme qui croit fondamentalement qu'il est le "Seigneur Dieu" doté de pouvoirs spéciaux provenant du soleil, qu'il ne peut pas être tué et qu'il reviendra sur Terre après son exécution pour sauver l'Amérique d'un complot communiste n'a clairement aucune "compréhension rationnelle" de son exécution et de ses effets", a déclaré son avocat.
La Floride avait considéré que John Ferguson, 64 ans dont 34 dans le couloir de la mort, était pénalement compétent et pouvait être exécuté. Ses avocats jugent anticonstitutionnel le critère retenu par cette instance pour décider de la responsabilité pénale du condamné.
La Cour suprême change d'avis
Samedi, un tribunal de Floride avait arrêté l'exécution, estimant que les "questions soulevées" par les avocats de John Ferguson "méritaient une pleine et profonde considération". Mais une Cour d'appel de Floride avait retoqué ce jugement lundi soir et autorisé la mise à mort du condamné, ce qu'avait d'ailleurs confirmé la Cour suprême des Etats-Unis. Mais celle-ci a finalement donné raison aux avocats et à la cour d'appel, en attendant un jugement sur le fond.
La cour d'appel a donné jusqu'à lundi à la défense pour formuler son nouveau recours, jusqu'au 5 novembre à l'Etat de Floride pour répondre et jusqu'au 6 novembre aux avocats pour envoyer leur ultime réponse.
John Ferguson a été condamné pour six meurtres dans une affaire de drogue en 1977 et deux autres en 1978, selon des documents judiciaires. Selon sa défense, il a subi des mauvais traitements et des privations pendant son enfance, battu par son père alcoolique, par sa mère et les petits amis de celle-ci, dans un logement insalubre.
ats/pym