Carla del Ponte, membre de la Commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie, veut identifier les responsables des crimes dans ce pays. Elle a fait cette déclaration jeudi matin à Genève.
L'ancienne procureur général du tribunal international pour l'ex-Yougoslavie, qui a acquis une solide réputation pour sa chasse aux criminels de guerre, a par ailleurs estimé qu'il s'agissait "sûrement" de crimes internationaux, comme dans d'autres pays sur lesquels elle avait enquêté.
"La similarité bien sûr est liée au fait que nous faisons face aux mêmes crimes, sûrement des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre", a-t-elle dit.
Nommée le 28 septembre membre de la Commission d'enquête de l'ONU sur les crimes en Syrie, Carla del Ponte ne s'était pas encore exprimée sur son nouveau poste.
Lettre au président Assad
Carla del Ponte s'est retrouvée cette semaine à Genève avec les trois autres commissaires de l'ONU, le président de la commission Paulo Pinheiro (Brésil), Karen Koning Abuzayd (USA) et Vitit Muntarbhornb (Thaïlande).
Ils ont pu discuter de leur mission et rencontrer différents diplomates, ont-ils expliqué avant d'ajouter qu'ils ont envoyé une lettre au président Assad, et qu'ils s'attendent à être reçu à Damas.
La Commission a été créée en août 2011 par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU pour enquêter sur les violations en Syrie. Toutefois, elle n'a jamais reçu le feu vert de Damas pour se rendre sur place. Seul Paulo Pinheiro a pu s'y rendre à titre personnel.
agences/pym
Trêve confirmée, mais fragile
L'armée syrienne et les rebelles ont accepté d'arrêter vendredi pour une durée de quatre jours, à l'occasion de l'Aïd al-Adha, les combats mais chacun a déjà fait porter jeudi sur son adversaire la responsabilité d'une rupture de la trêve proposée par le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi.
La télévision d'Etat a annoncé que l'armée suspendrait ses opérations dès vendredi, tout en se réservant le droit de riposter en cas d'attaque ou d'attentat des rebelles.
L'Armée syrienne libre (ASL) a dit que ses combattants respecteraient la trêve, mais riposteraient. Elle a réclamé la libération de prisonniers dès vendredi.
Les islamistes d'Ansar al Islam ont dit de leur côté qu'ils ne se sentaient pas liés par le cessez-le-feu, dont les heures de début et de fin ne sont pas précisées.