La police britannique enquêtant sur l'affaire Jimmy Savile, ex-animateur de la BBC accusé d'avoir agressé sexuellement des jeunes filles pendant plusieurs décennies, a annoncé jeudi avoir recensé quelque 300 victimes potentielles.
D'autres personnes sont concernées par les accusations, a précisé Scotland Yard. Le commissaire chargé de l'enquête, Peter Spindler, a estimé que Jimmy Savile, mort l'an dernier à l'âge de 84 ans, était "sans aucun doute" l'un des agresseurs sexuels ayant fait le plus grand nombre de victimes en Grande-Bretagne.
Nouveaux suspects
Le policier a ajouté que Scotland Yard se "préparait" à arrêter d'autres suspects, soupçonnés d'avoir commis des sévices sexuels avec l'animateur. La presse britannique a rapporté que les policiers britanniques s'intéressaient aussi aux agissements de trois médecins, qui ont travaillé dans des hôpitaux où Jimmy Savile aurait aussi sévi.
Toutes les victimes étaient de sexe féminin, à l'exception de deux cas impliquant des garçons, a relevé le policier, estimant que cette enquête marquait un "tournant décisif" dans la lutte contre les sévices sexuels à l'encontre des enfants.
Témoignages crédibles
La police a précisé avoir parlé avec 130 des 300 victimes qui se sont manifestées et avoir officiellement recensé 114 crimes ou délits. A propos des victimes, le policier a affirmé que leurs témoignages étaient crédibles car "elles disent toutes la même chose séparément".
Il a par ailleurs ajouté qu'un policier, aujourd'hui à la retraite, avait indiqué avoir mené une enquête sur Savile dans les années 1980 à Londres, mais qu'elle n'avait pas abouti faute de preuves suffisantes.
Peter Spindler a estimé que Jimmy Savile avait été protégé par le fait que "les enfants ou adolescents" concernés ne s'étaient pas sentis "capables de parler".
ats/aduc
Jimmy Savile
Jimmy Savile, vedette du petit écran en Grande-Bretagne dans les années 60-80, était un personnage excentrique, connu pour sa chevelure blond platine et ses costumes tape-à-l'oeil.
Le DJ, qui était également impliqué dans des oeuvres caritatives, avait été anobli par la reine.
Cette affaire a plongé la BBC dans une profonde crise, le groupe audiovisuel public étant accusé de l'avoir étouffée. La BBC a présenté ses excuses et lancé des enquêtes internes pour déterminer notamment les raisons pour lesquelles une émission consacrée aux agissements supposés de Jimmy Savile avait été déprogrammée fin 2011.