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Les enquêteurs ont reconstruit le scénario de la tuerie de Chevaline

Les enquêteur français travaillant sur la tuerie de Chevaline dispose désormais d'un scénario presque complet. [AFP PHOTO JEAN-PIERRE CLATOT]
Les enquêteur français travaillant sur la tuerie de Chevaline disposent désormais d'un scénario presque complet. - [AFP PHOTO JEAN-PIERRE CLATOT]
L'auteur de la tuerie de Chevaline a empêché ses victimes de fuir avant de s'acharner sur elles et d'abandonner derrière lui des fragments de son arme, selon un scénario établi par la gendarmerie dont fait état le journal Le Monde.

Si la justice française ne connaît toujours pas l'objectif de l'auteur du quadruple meurtre de Chevaline en septembre dernier, les gendarmes disposent d'un scénario de la tuerie corroboré par les expertises, rapporte le journal Le Monde qui a eu accès à des documents de l'enquête.

Le journal français affirme que le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud a confirmé que "la dynamique de la scène est aujourd'hui cernée". Contacté par la RTS, le procureur a cependant refusé de confirmer ces informations, qui seraient "fausses pour l'essentiel".

Selon Le Monde, la famille serait arrivée sur le parking forestier et le père, Saad al-Hilli, un Britannique d'origine irakienne, se trouvait à l'extérieur du véhicule avec sa fille aînée quand les premiers coups de feu ont été tirés.

Tentative de fuite

Selon le témoignage de celle-ci, Saad al-Hilli, bien qu'atteint par une première balle, aurait pris le volant de sa voiture pour fuir, opérant une manoeuvre en marche arrière pour repartir, heurtant au passage le cycliste, mis à terre par une autre balle. Mais les roues de la voiture ont perdu leur adhérence, bloquant le véhicule sur place.

Le tueur semble alors s'être approché du véhicule bloqué et avoir exécuté froidement avec deux balles dans la tête, à travers les vitres, chacune de ses victimes, oubliant cependant la plus jeune fillette cachée sous les jupes de sa mère.

Cycliste achevé

Il a ensuite vraisemblablement achevé le cycliste qui se trouvait à terre. Sans doute à court de munitions, l'homme a ensuite, toujours selon les constatations des gendarmes, tenté de tuer la fille aînée du couple en la frappant à la tête avec la crosse de son arme, la laissant gravement blessée mais vivante.

Un événement inconnu a alors provoqué sa fuite, peut-être l'arrivée d'un autre cycliste, un Britannique, sur les lieux, qui a coupé le moteur de la voiture et appelé les secours. Entre les dernières photos prises par la famille al Hilli et l'appel aux secours, il s'est écoulé environ 30 minutes.

mre avec reuters

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Des fragments d'une arme "suisse"

L'arme du crime - des fragments ont été retrouvés au sol comme si elle avait chuté - est un Luger qui était utilisé dans l'armée suisse dans les années 1920 et 1930.

Cette arme de collection est a priori très éloignée des armes à feu utilisées par le grand banditisme ou les tueurs professionnels.

La gendarmerie estime qu'un certain nombre de personnes de la région seraient susceptibles d'en posséder, explique Le Monde.

Le quadruple meurtre de Chevaline

Le 5 septembre, Saad al-Hilli, Britannique de 50 ans, sa femme Iqbal, 47 ans, et sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, de nationalité suédoise, avaient été retrouvés tués par balles dans leur voiture à Chevaline, près d'Annecy, où ils passaient des vacances. Un cycliste français, apparemment victime collatérale, avait aussi été abattu.

Jusqu'à maintenant les enquêteurs ont privilégié trois pistes: le conflit familial sur fonds d'argent ou d'héritage, la profession d'ingénieur de Saad al-Hilli, et les origines irakiennes de la famille.