Des heurts sans précédent ont éclaté vendredi à Alep entre des rebelles et des membres du Parti de l'Union démocratique kurde (PYD), la branche syrienne du PKK dans le quartier à majorité kurde d'Achrafiyé, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Ce secteur du nord d'Alep avait été relativement épargné par les violences qui ont éclaté le 20 juillet dans la métropole. Selon des habitants, quelque 200 rebelles se sont infiltrés à Achrafiyé, et les membres des comités populaires kurdes postés à des barrages ont tenté de les repousser, provoquant les affrontements.
"Plus de 200 personnes capturées"
"Trente personnes - arabes et kurdes - sont mortes dans les combats, dont 22 combattants des deux camps", a indiqué l'OSDH dans un communiqué. Il a précisé que le quartier est contrôlé par les milices du PYD.
"Plus de 200 personnes" ont été par la suite capturées, a affirmé l'OSDH. "Environ 20 rebelles ont été enlevés par le PYD. Les autres personnes enlevées sont des Kurdes", a-t-il précisé.
Kurdes hostiles au régime
La minorité kurde (15% des 23 millions de Syriens) est hostile au régime, qui l'a réprimée. Elle est aussi méfiante envers l'opposition qu'elle juge peu encline à reconnaître sa spécificité.
Par ailleurs, la trêve censée commencer avec la fête musulmane de l'Aïd Al-Adha n'a duré que quelques heures, près de 150 morts ont été déplorées vendredi. (Lire: En Syrie, le premier jour de trêve aura fait 146 morts)
afp/mre
Désir de rester neutres
Dans un communiqué, le PYD a fait porter la responsabilité des combats autant sur les rebelles que sur le régime, expliquant que durant les deux jours ayant précédé les combats, l'armée avait tiré des obus sur le quartier d'Achrafiyé.
"Nous avons choisi de rester neutres, et nous ne prendrons pas partie dans une guerre qui n'apportera que souffrance et destruction à notre pays", a répété le parti dans un communiqué.