Les rebelles ont multiplié jeudi les opérations contre les soldats du régime en Syrie, lors d'une journée au cours de laquelle les violences ont encore fait au moins 150 morts à travers le pays, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Parmi les victimes, au moins 28 soldats ont été tués au combat ou sommairement exécutés dans des attaques de rebelles contre trois barrages militaires près de la ville de Saraqeb (nord-ouest), a rapporté l'OSDH.
"Mépris du droit humanitaire international"
Une vidéo diffusée par des militants de l'observatoire montre des rebelles frappant une dizaine de soldats blessés, avant de les aligner au sol et de les achever, en les insultant. Amnesty International a dénoncé des images "choquantes d'un crime de guerre potentiel en train de se produire, qui démontrent le mépris absolu du groupe armé en question pour le droit humanitaire international".
Cinq rebelles ont également péri dans ces assauts sur la route internationale reliant Damas à Alep, selon l'ONG. Par ailleurs, l'aviation a bombardé Damas et ses environs ainsi que des villages de la province d'Idleb (nord-ouest), selon l'OSDH.
Bombardement incessants
Des hélicoptères militaires ont mitraillé Hajar al-Aswad, dans le sud de la capitale, tandis qu'un avion militaire a largué des bombes sur Harasta, dans la banlieue nord-est de Damas, selon la même source.
A Deir Ezzor (est), un citoyen-journaliste a été tué alors qu'il couvrait les combats aux côtés des rebelles, selon l'OSDH. Et selon la télévision officielle, une explosion a fait deux morts et des blessés à Hama (centre).
afp/ptur
Tensions entre les Etats-Unis et l'opposition syrienne
Alors que les violences empirent, les Etats-Unis ont reproché jeudi au Conseil national syrien (CNS), principale coalition d'opposition, son échec à fédérer la résistance contre le pouvoir à Damas au-delà d'un petit groupe d'exilés syriens, dont certains n'ont pas mis les pieds dans leur pays "depuis 20, 30 ou 40 ans", selon les termes de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton mercredi.
Cette dernière a appelé à une opposition élargie à ceux qui combattent en Syrie, un front "uni et pluriel" qui endigue la poussée radicale islamiste.
Le chef du CNS, Abdel Basset Saida a répliqué jeudi que son organisation était prête à agir avec des groupes se trouvant hors du Conseil mais que, pour lui, la faiblesse du CNS venait avant tout du manque de soutien international.