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L'exécution de soldats syriens par les rebelles qualifiée de crime de guerre

Capture d'écran YouTube de la vidéo amateur, datée du 1er novembre, montrant l'exécution sommaire de soldats de l'armée régulière par les rebelles syriens. [AFP PHOTO/YOUTUBE - AFP PHOTO/YOUTUBE]
Capture d'écran YouTube de la vidéo amateur, datée du 1er novembre, montrant l'exécution sommaire de soldats de l'armée régulière par les rebelles syriens. - [AFP PHOTO/YOUTUBE - AFP PHOTO/YOUTUBE]
Au lendemain de la diffusion d'une vidéo montrant l'exécution sommaire de soldats par les rebelles en Syrie, l'ONU a dénoncé un probable "crime de guerre", tandis que le Conseil national syrien (CNS) a invité les rebelles à rendre des comptes.

L'exécution de soldats de l'armée syrienne par des rebelles, diffusée sur une vidéo par des militants, est "très vraisemblablement un crime de guerre", a déploré vendredi le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme (lire Les rebelles syriens critiqués après des exécutions sommaires de soldats).

Un porte-parole du Haut-Commissariat, Rupert Colville, a indiqué que, selon un premier visionnage, "les soldats [tués] n'étaient plus en train de combattre, et par conséquent, à ce stade, cela ressemble très vraisemblablement à un crime de guerre, un de plus".

Application des Conventions de Genève

En juillet 2012, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a qualifié la situation en Syrie de "guerre civile", permettant l'application des Conventions de Genève. Cela signifie que l'exécution d'un soldat en dehors des combats est considérée comme un crime de guerre.

"Nous appelons toutes les parties à respecter la législation humanitaire internationale", a dit Rupert Colville, soulignant que les responsables de violations des droits de l'Homme, rebelles ou membres de l'armée régulière, seraient jugés, et que la vidéo pourrait faire office de preuve lors d'un éventuel procès.

Le CNS prend acte et minimise

De son côté, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition syrienne en exil, a appelé les rebelles à rendre des comptes. Radif Moustapha, en charge des droits de l'Homme au sein du CNS, a toutefois souligné que, selon lui, "les crimes des combattants de l'opposition [étaient] sans commune mesure avec ceux du régime".

Qualifiant le conflit de "très complexe", il a dénoncé des cas de "vengeances individuelles", appelant "la communauté internationale, le CNS et l'Armée syrienne libre (ASL) à prendre des mesures pour résoudre ce phénomène" des violations. Il a rappelé que les principes de la révolution étaient "la liberté, la dignité et le respect des droits de l'Homme".

Londres et Washington préoccupés

Les Etats-Unis ont condamné "toute violation des droits de l'homme par quelque partie que ce soit en Syrie", par la voix de la porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland. "Il n'y a aucune justification à ce type de comportement. Quiconque commet de telles atrocités devra en rendre compte", a-t-elle ajouté.

Pour sa part, le Foreign Office britannique s'est dit "profondément préoccupé par les informations faisant état d'atteintes aux droits de l'Homme perpétrées par des groupes armés anti-gouvernementaux contre des forces de l'armée régulière".

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a mis sur pied en août 2011 une commission d'enquête, que vient de rejoindre la magistrate suisse Carla del Ponte, pour enquêter sur les violations en Syrie. Toutefois, elle n'a jamais reçu le feu vert de Damas pour se rendre sur place. Cette instance a déjà recueilli un millier de témoignages dans les pays voisins de la Syrie..

afp/ptur

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Le CNS s'en prend à Washington

A deux jours de l'ouverture d'une réunion cruciale des opposants à Doha, sur laquelle Washington compte beaucoup, le Conseil national syrien (CNS) a vivement réagi aux propos de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton qui a appelé ce mouvement à s'élargir pour "résister" aux extrémistes islamistes.

Le CNS, dans un communiqué, a condamné les projets "visant à passer au-dessus du Conseil ou à créer des instances le remplaçant", les qualifiant de "tentative de nuire à la révolution syrienne en semant les germes de la division".

Les Syriens manifestent pour une "justice internationale"

Comme tous les vendredis, des milliers de personnes hostiles au président Bachar al-Assad ont manifesté à travers la Syrie, demandant à la communauté internationale d'agir pour arrêter la répression sanglante du régime.

Ils voulaient notamment interpeller la "justice internationale" afin qu'elle se saisisse du sort de la ville de Daraya, près de Damas, meurtrie par de nombreux massacres.

Les rebelles prennent un carrefour stratégique

Sur le terrain, les rebelles ont pris le contrôle d'un large périmètre autour de Saraqeb, carrefour stratégique de routes reliant Damas, Alep (nord) et Lattaquié, sur la côte.

Avec cette prise, ils coupent quasiment tout accès des troupes au nord où elles sont aux prises avec les rebelles depuis plus de trois mois pour le contrôle d'Alep.

A travers la Syrie, plus de 60 personnes ont péri, selon un bilan provisoire de l'OSDH.