AVANT L'ANNONCE DU RESULTAT
L'ouverture des bureaux de vote: à 6h locales (12h suisses), les premiers bureaux de vote ont ouvert sur la côte Est. Comme les Etats-Unis couvrent quatre fuseaux horaires, sans compter l'Alaska et Hawaï, il faudra attendre 16h en Suisse pour que les bureaux californiens ouvrent à leur tour. Au total, 200 millions d'électeurs sont appelés à se prononcer.
La fermeture des bureaux de vote: à 18h locales (minuit en Suisse), les premiers bureaux vont fermer sur la côte Est. A 19h, 20h et jusqu'à 23h sur la côte Ouest (soit 5h en Suisse), les urnes vont peu à peu être fermées. A 1h30, les urnes du crucial Etat de l'Ohio vont fermer.
Le vote anticipé et dépouillement tardif:
30% des Américains auront voté par anticipation, soit par correspondance, soit en
personne dans les bureaux de vote ouverts depuis parfois plusieurs semaines. Ces votes ne seront dépouillés que mardi. Dans certains Etats et pour diverses raisons (non-présentation de preuve d'identité, pas d'inscription préalable), certains électeurs ne pourront pas déposer un bulletin normal dans l'urne et utiliseront un bulletin provisoire, qui ne fera pas partie du dépouillement et qui ne sera compté qu'à partir du 17 novembre et en cas de besoin.
Les sondage sorties des urnes: dès 23h en Suisse, des extraits des sondages à la sortie des urnes vont être diffusés par les télévisions. Une armée de 25'000 sondeurs a été mobilisée à cet effet. Ils demanderont aux personnes sortant des bureaux pour qui ils ont voté ainsi que leur âge et leur origine. Dès la fermeture des bureaux de vote, on aura alors normalement une bonne idée de qui est gagnant dans chaque Etat, avec toutes les incertitudes liées aux sondages.
L'attente des candidats: Les deux candidats suivront l'évolution des dépouillements dans leur fief respectif. Après des déplacements dans cinq Etats lundi, Mitt Romney devrait voter mardi dans le Massachusetts, avant d'attendre les résultats à Boston. Quant à Barack Obama, qui a déjà voté de manière anticipé, il attendra les résultats à Chicago, en Illinois, après avoir parcouru trois Etats durant la journée.
L'ANNONCE DU RESULTAT
Le moment-clé: And the winner is.... Le moment où le nom du président sera connu varie en fonction de nombreux paramètres. Si tout se passe bien, une tendance claire pourrait se dessiner dès 4h du matin et un vainqueur pourrait être donné à 5h, comme cela avait été le cas il y a 4 ans. Mais attention aux faux pas: les chaînes de TV le clament à qui veulent l'entendre: "Mieux vaut avoir raison qu'être en tête". Comme le vote risque d'être très serré, les médias veulent à tout prix éviter le couac de l'an 2000 quand toutes les chaînes avaient dans un premier temps déclaré Al Gore vainqueur contre George W.Bush. Certaines TV disent donc vouloir privilégier le dépouillement en temps réel plutôt que des sondages aléatoires.
Si Barack Obama gagne: Pour atteindre ou dépasser le score fatidique de 270 Grands électeurs, l'actuel président devrait sauf surprise conserver les 16 Etats gagnés en 2008 et le district de Columbia, soit 201 grands électeurs. Les 11 "swing state" feront ensuite la différence. Pour le démocrate, la Pennsylvanie, le Wisconsin, le Michigan, l'Iowa et surtout l'Ohio sont déterminants.
Si Mitt Romney gagne:
sauf bouleversement, les républicains sont sûrs de garder les 22 Etats gagnés en 2008 et de faire basculer l'Indiana et un grand électeur supplémentaire dans le Nebraska (le seul Etat, avec le Maine, qui n'attribue pas forcément tous ses grands électeurs au même candidat), soit 191 grands électeurs au total. Dans les "swing state", ce sont l'Ohio, la Floride, la Caroline du Nord, la Virginie et le Colorado qui vont jouer le plus grand rôle.
L'improbable scénario de l'égalité parfaite: le scénario le plus fou, qui atteint une probabilité de 0,3% selon les experts, donnerait Romney et Obama à 269 Grands électeurs chacun. Si ceux-ci confirment leur vote lors de leur première réunion le 17 décembre, la Constitution américaine prévoit un dispositif particulier. En janvier, la nouvelle Chambre des représentants élit le président avec un mode de scrutin original: la délégation de chaque Etat dispose d'une voix, quel que soit sa taille. Le vainqueur doit au moins recueillir 26 voix sur 50. Les républicains devraient l'emporter à ce petit jeu là, si leur majorité actuelle est confirmée.
L'indécision: le scrutin s'annonce si serré que le résultat pourrait ne pas être connu tout de suite, comme cela avait été le cas en 2000. Irrégularités, fraudes, contestations, recomptage, les suites de ce vote pourraient dans le pire des scénarios durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Le nouveau locataire de la Maison Blanche ne pourrait alors être connu qu'à la fin novembre. Les fameux Etats-clés pourraient cristalliser cette incertitude, comme ce fut le cas de la Floride il y a 12 ans.
Les irrégularités: les deux camps ont déjà prévu des dizaines de juristes dans les bureaux de vote à travers le pays pour traquer la moindre irrégularité. Côté démocrate, un système informatique a été spécialement mis en place pour détecter les incidents. Les républicains vont eux utiliser un réseau de smartphones pour rapporter immédiatement toute irrégularité au quartier général. Les TV ont mobilisé des avocats spécialistes du droit électoral.
D'éventuels recomptages: dans certains Etats, si le résultat de l'élection est très serré, la loi impose un recompte des voix. Dans d'autres, ce sont les comtés qui peuvent le décider. Un candidat peut également en réclamer un. Les recomptages et les diverses procédures peuvent être portés jusqu'à la Cour suprême. Les Etats doivent normalement avoir terminé leur recomptage au plus tard six jours avant la date de rassemblement des Grands électeurs, le 17 décembre.
Frédéric Boillat
Et après le vote?
Le premiers discours: peu après sa désignation, le nouveau président va tenir un discours, qui se veut le grand moment de la soirée. Ils auront lieu à Boston si Mitt Romney est élu et à Chicago si c'est Barack Obama.
Le "concession call" et le "concession speach": le perdant de l'élection va admettre sa défaite au cours de deux actes traditionnels. Tout d'abord, il appelle personnellement son adversaire pour le féliciter de sa victoire, c'est le "concession call". Ensuite, il tient un discours devant ses partisans pour reconnaître la légitimité du nouveau président.
Les félicitations: après son adversaire, les coups de fil présidentiels vont affluer du monde entier pour féliciter le nouvel élu, qui est l'un des hommes les plus puissants au monde et un interlocuteur politique incontournable.
La réunion des Grands électeurs: Les Grands électeurs désignés le jour du scrutin se réunissent le 17 décembre pour désigner formellement le président, mais leur vote est connu d'avance. Il peut toutefois arriver qu'un Grand électeur lâche son candidat en faveur de l'adversaire avec les campagnes de lobbying et les pressions. S'il est rare qu'un Grand électeur change d'avis, c'est arrivé parfois, sans jamais changer le résultat final.
La prestation de serment: que Barack Obama se succède à lui-même ou que Mitt Romney devienne le 45e président des Etats-Unis, le président élu prêtera serment le 20 janvier 2012.
Sénat, Chambre des représentants, gouverneurs
Le 6 novembre, des milliers d'élections se tiennent simultanément dans tous les Etats-Unis, d'envergure nationale, comme le scrutin présidentiel ou l'élection de membres du Congrès, ou au niveau local, dans les Etats et les villes.
Chambre des représentants: la totalité des 435 sièges de la Chambre, actuellement à majorité républicaine (242 contre 193 démocrates), sont renouvelés pour deux ans. Le vote s'effectue par circonscription électorale, chacune représentant environ 700'000 habitants.
Sénat: 33 sièges (actuellement détenus par 21 démocrates, 2 indépendants qui votent avec les démocrates, et 10 républicains) sur 100 sont renouvelés pour six ans. Les démocrates détiennent actuellement la majorité avec 53 sièges en prenant en compte les deux indépendants (contre 47 républicains). Les voix sont comptabilisées au niveau de l'Etat entier. Chaque Etat dispose de deux sénateurs.
Gouverneurs: 11 Etats et deux territoires, Porto Rico et les Samoa américaines, dans le Pacifique, élisent un nouveau gouverneur. De nombreux Etats ont imposé une limite de deux mandats, qui souvent durent quatre ans, mais la Constitution de chaque Etat définit ces paramètres. Actuellement, il y a 21 gouverneurs démocrates et 29 républicains.
Assemblées locales: plus de 6000 sièges seront renouvelés dans 44 Etats. Tous les Etats sauf le Nebraska ont deux chambres législatives, généralement un Sénat et une Chambre des représentants. Les républicains contrôlent 60 des 99 assemblées locales, après en avoir raflé 23 aux démocrates en 2010.