La commission gouvernementale japonaise mise en place pour fixer de nouvelles normes de sécurité pour la cinquantaine de centrales nucléaires installées dans le pays est au centre d'une nouvelle polémique. Selon la presse japonaise, quatre de ses six membres ont reçu de l'argent de la part de l'industrie nucléaire.
"Pas de conflit d'intérêt"
Les quatre experts ont reçu entre 3 et 27 millions de yens (35'000-317'000 euros) sous forme de subventions et donations financières diverses au cours des trois ou quatre dernières années, affirme lundi l'agence de presse Kyodo, citant l'Autorité de régulation nucléaire (NRA) (lire ci-dessous).
Ces experts "ont été sélectionnés conformément aux procédures et il ne devrait pas y avoir de problème", a affirmé la NRA, réfutant tout risque de conflit d'intérêt. La NRA exige des experts qu'ils fassent état de leurs revenus mais n'a pas les moyens de les révoquer sur la base des informations de Kyodo, a-t-elle ajouté.
afp/dk
Coup d'arrêt au nucléaire
Actuellement, deux réacteurs nucléaires sont en service sur les 54 installés au Japon - Fukushima compris.
Les autres centrales ont été arrêtées après l'accident nucléaire à la centrale de Fukushima survenu à la suite du séisme et du tsunami du 11 mars 2011.
Des experts grassement payés
Akira Yamaguchi, professeur d'université d'Osaka, a reçu au moins 27,14 millions de yens de donations et de bourses de recherche du groupe d'industrie lourde nippon Mitsubishi Heavy Industries (MHI), et d'autres firmes.
Akio Yamamoto, professeur à l'université de Nagoya, a reçu 10,1 millions de yens de Japan Atomic Power Co., constructeur et exploitant de centrales, entre autres bienfaiteurs.
Yutaka Abe, professeur à l'université de Tsukuba, a reçu 5 millions de yens notamment d'un laboratoire de la compagnie gérant la centrale nucléaire de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco).
Enfin, un chercheur de l'Agence de l'énergie atomique japonaise, Tomoyuki Sugiyama, a reçu un total de 3 millions de yens de Nuclear Fuel Industries, spécialisée dans le combustible nucléaire.