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Le gouvernement français annonce ses mesures pour la compétitivité

Jean-Marc Ayrault (c.), le chef de la diplomatie Laurent Fabius (g.) et le directeur de cabinet du Premier ministre, Christophe Chantepy (d.), lors de la présentation du "pacte de compétitivité" le 6 novembre à Matignon.
Jean-Marc Ayrault (c.), le chef de la diplomatie Laurent Fabius (g.) et le directeur de cabinet du Premier ministre, Christophe Chantepy (d.), lors de la présentation du "pacte de compétitivité" le 6 novembre à Matignon.
Au lendemain de la remise du rapport Gallois, Matignon a annoncé mardi un crédit d'impôt pour les entreprises de 20 milliards d'euros sur 3 ans, 10 milliards d'économies supplémentaires et une hausse de la TVA.

Le gouvernement français a annoncé mardi son "pacte de compétitivité" pour les entreprises, basé sur un crédit d'impôt aux entreprises de 20 milliards d'euros (24 milliards de francs) sur 3 ans, financé par 10 milliards d'euros (12 milliards de francs) d'économies supplémentaires et une hausse du taux de TVA en 2014.

Ce "pacte de compétitivité reprend la quasi-totalité des préconisations" du rapport de l'industriel Louis Gallois remis lundi, a annoncé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault (lire Un rapport pour relancer la compétitivité présenté en France). "Nous ouvrons une étape majeure et décisive dans la sortie de crise de notre pays et de son économie", a-t-il ajouté.

Nouvelle fiscalité écologique

Lors d'une conférence de presse, le chef du gouvernement a indiqué que la mesure phare, le crédit d'impôt aux entreprises, serait mise en place progressivement sur 3 ans, avec un allégement "de 10 milliards la première année et 5 milliards supplémentaires les deux années suivantes".

Pour assurer un financement "équilibré" du "pacte de compétitivité", les économies supplémentaires de 10 milliards d'euros sur 2014-2015 seront dégagées dans le programme de modernisation de l'action publique (MAP).

Le gouvernement "financera pour moitié le crédit d'impôt aux entreprises sur une participation de l'ensemble des Français à travers une évolution de la TVA et une nouvelle fiscalité écologique" à compter de 2016, précise Matignon. Le taux normal de TVA passera de 19,6 à 20%, au 1er janvier 2014. Les taux existants de TVA -5,5%, 7% et 19,6%- seront remplacés à cette date par un "triptyque" à 5, 10 et 20%.

agences/ptur

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Un "pacte" déjà critiqué

"En ne reprenant qu'une partie [des préconisations] et en renvoyant à 2014 la partie essentielle, c'est-à-dire la baisse des charges sociales, à travers un système très complexe de crédits d'impôt, il renonce au choc de compétitivité", a estimé l'ancien Premier ministre UMP François Fillon lors d'une conférence de presse. "Comme il n'y aura pas de choc de compétitivité, il n'y aura pas de redressement de l'économie française en 2013", a-t-il insisté.

Même rejet chez Jean-François Copé, son rival dans la course à la tête de l'UMP, selon lequel ce pacte n'est "absolument pas crédible, absolument pas convaincant et pas du tout de nature à donner ce choc de compétitivité que nous avions initié avec Nicolas Sarkozy, que François Hollande a supprimé dès son arrivée à la présidence de la République et qui n'est pas rétabli aujourd'hui".

De son côté, le président du MoDem François Bayrou a jugé mardi sur i-télé qu'il y avait "beaucoup d'idées excellentes" dans les annonces faites par Jean-Marc Ayrault. Il a toutefois critiqué le crédit d'impôt pour les entreprises, estimant que ce serait "une usine à gaz" "qui va freiner les entreprises au lieu de les encourager".

"J'avais dit dès l'élection de François Hollande que nous avions eu le sarkozysme de droite, que nous aurions le sarkozysme de gauche", a pour sa part réagi la présidente du Front national Marine Le Pen sur BFMTV, peu après l'annonce de la hausse de la TVA en 2014.

"Je ne pensais pas que ça se verrait autant, puisqu'il s'agit là évidemment de la reprise de la TVA antisociale", qui "va faire peser un énorme effort sur les consommateurs qui déjà n'en peuvent plus", a-t-elle ajouté.

Des mesures également dénoncées à la gauche de la gauche

C'est "un coup de massue contre le pouvoir d'achat", s'est indigné mardi le secrétaire national du parti communiste Pierre Laurent.

C'est "un choc oui, mais un choc avant tout pour celles et ceux qui, six mois après la défaite de Nicolas Sarkozy jour pour jour, attendaient autre chose que cette nouvelle cure d'austérité", écrit-il dans un communiqué.