Le scrutin mardi portait à la fois sur le Congrès et la présidentielle, remportée par le président démocrate sortant Barack Obama. (lire Barack Obama a été réélu à la présidence des Etats-Unis)
Les démocrates conservent une courte majorité au Sénat américain, en reprenant aux républicains les Etats du Massachusetts et de l'Indiana. Après minuit (6h en Suisse), le camp démocrate contrôlait 52 sièges alors que le Grand Old Party en possédait 44. Dans trois Etats, le résultat n'était toujours pas définitif.
Risque d'impasse
Mais les républicains gardent la main sur la Chambre des représentants dont ils avaient gagné le contrôle lors des élections de mi-mandat en 2010, avec une avance de 25 élus par rapport à leurs rivaux sur un total de 435 sièges.
Cette situation risque de prolonger l'impasse politique actuelle alors que les élus du Congrès doivent prendre des décisions cruciales d'ici la fin de l'année en matière de dette et de budget (
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).
Dans le Massachusetts, où la bataille était très serrée, la démocrate Elizabeth Warren, une professeur de l'université d'Havard qui a beaucoup oeuvré en faveur des consommateurs, a détrôné le républicain Scott Brown de son siège, longtemps détenu par le démocrate Ted Kennedy, décédé en 2009.
Deux autres candidats républicains proches du Tea Party qui avaient tenu des propos controversés sur le viol ont été battus. Dans l'Indiana (nord), le démocrate Joe Donnelly a ravi le siège du conservateur proche du Tea Party, Richard Mourdock, qui avait suscité un tollé en déclarant qu'une femme qui tombait enceinte après un viol était une "volonté de Dieu".
Première députée lesbienne
Dans le Missouri (nord), l'ultra-conservateur Todd Akin, imposé par le Tea Party lors de la primaire républicaine, a aussi été battu par la sénatrice démocrate sortante, Claire MacCaskill. Il avait suscité la consternation - et provoqué sa chute dans les sondages - avec des propos sur le "viol véritable". Les républicains étaient aussi donnés perdants dans le Maine et le Connecticut.
La co-présidente du caucus des "Amis de la Suisse" à la Chambre des représentants, Tammy Baldwin, a été élue dans le Wisconsin et deviendra la première lesbienne de l'Histoire au Sénat américain.
vkiss, avec les agences
La dynastie Kennedy de retour au Congrès
Joseph Kennedy III, petit-neveu du président assassiné en 1963 John F. Kennedy, a été élu mardi à la Chambre des représentants, signant le retour sur les bancs du Congrès de la dynastie politique la plus célèbre des Etats-Unis, selon plusieurs médias américains.
En 2010, Patrick Kennedy, le fils de Ted Kennedy décédé d'une maladie en 2009, avait annoncé son intention de ne pas se représenter à la Chambre, mettant fin à plus de soixante années de présence continue du clan familial au Parlement américain. Petit-fils de Robert Kennedy, tombé sous les balles en 1968, Joseph Kennedy III, 32 ans, reprendra le flambeau familial dans l'Etat du Massachussets (nord-est), où il a été élu mardi.
Dans sa profession de foi publiée sur internet, ce diplômé d'Harvard et ancien substitut du procureur dans le Massachussets s'est notamment déclaré favorable au droit au mariage des homosexuels.
Le retour d'un Kennedy au Congrès était diversement apprécié mardi soir sur Twitter, où des internautes saluaient le "retour au pouvoir d'une dynastie" quand d'autres s'étonnaient que les électeurs portent au pouvoir toute personne "portant le nom de Kennedy".
"Mur budgétaire"
D'ici à la fin de l'année, les élus démocrates et républicains devront s'entendre pour régler l'épineuse question du "mur budgétaire" ("fiscal cliff" en anglais) qui suscite des inquiétudes croissantes. Sans accord au Congrès, des baisses draconiennes de dépenses et des hausses d'impôts entreront automatiquement en vigueur au 1er janvier, menaçant de faire retomber les Etats-Unis en récession.
Le Congrès devra également rapidement trouver un accord pour relever le plafond de la faramineuse dette publique américaine et éviter au pays de se retrouver en défaut de paiement. Le ministère du Trésor américain a récemment indiqué que le plafond devait être atteint d'ici à la fin décembre. Ce dossier empoisonne la politique américaine depuis l'été 2011, quand l'agence d'évaluation Standard & Poor's avait privé les Etats-Unis de son prestigieux triple A.
L'affrontement sur le budget promet d'être âpre. Les républicains, poussés des représentants proches du Tea Party élus en 2010, promettent de refuser toute hausse des impôts, comme le réclame le président démocrate Barack Obama sur les ménages les plus aisés.