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Un nouveau plan de rigueur a été adopté par le Parlement grec

Antonis Samaras (à droite) avec le ministre des Finances Yannis Stournaras. [Thanassis Stavrakis]
Antonis Samaras (à droite) avec le ministre des Finances Yannis Stournaras. - [Thanassis Stavrakis]
Le Parlement grec a adopté durant la nuit de mercredi à jeudi un nouveau plan de rigueur dans le but d'obtenir le nouveau prêt fixé par l'UE et le FMI à 31,5 milliards. Ce vote a provoqué de violentes échauffourées, en marge d'une manifestation réunissant 80'000.

Les députés grecs ont adopté de justesse dans la nuit de mercredi à jeudi le nouveau plan de rigueur réclamé par les instances internationales. La loi prévoyant 18,1 milliards d'économies d'ici 2016 a été votée par 153 des 299 députés présents.

Ce vote a été précédé d'une grève générale, d'une manifestation de grande ampleur et des échauffourées. (Lire: La manifestation contre le nouveau train de rigueur dégénère à Athènes)

De forts remous ont agité les rangs de la majorité durant ce vote. Sept députés des deux principaux partis de la coalition (socialistes et conservateurs) se sont abstenus ou ont voté contre. Immédiatement après le vote, ces dissidents ont été radiés par leurs partis respectifs. De leur côté, les députés du troisième parti de la coalition, la Gauche démocratique, se sont abstenus comme annoncé.

"Un pas vers la reprise"

"Nous avons franchi un pas déterminant et optimiste vers la reprise", a déclaré le Premier ministre conservateur Antonis Samaras.

Le vote du budget 2013 prévu dans la foulée dimanche "se passera bien", a-t-il aussi estimé.

Contre 31 milliards

L'Union européenne et le FMI avaient suspendu au vote de cette loi le versement d'une tranche de 31,5 milliards d'euros de prêts promis au pays exsangue qui pourrait manquer d'argent dès le 16 novembre prochain.

Les ministres des Finances de la zone euro doivent se réunir le 12 novembre pour décider de débloquer cette tranche vitale pour la Grèce. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a estimé jeudi que l'acceptation de ce plan d'économies constituait un progrès important.

La Grèce, qui entre dans sa sixième année de récession, affiche un taux de chômage de 25%.

agences/bri

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Violentes échauffourées

La manifestation contre le vote du Parlement a dégénéré mercredi.

Quelque 300 fauteurs de trouble ont attaqué la police lançant des coktails molotov. Un cameraman a été attaqué par une dizaine d'agresseurs masqués et armés de barres de fer, qui ont brisé son matériel, a indiqué une source policière.

Le rassemblement s'est dispersé après plus de trois heures, quand la police a noyé la place sous un nuage de gaz lacrymogène, faisant aussi usage d'un nouveau canon à eau.

La police a procédé à une vingtaine d'interpellations.

Au total, plus de 80'000 Grecs s'étaient rassemblés autour de Parlement, une foule bien supérieure selon les médias aux estimations policières. Ils répondaient à l'appel des principaux syndicats, de nombreuses unions corporatistes, et de l'opposition de gauche radicale et communiste.

Le vote de la loi a aussi donné lieu à une grève générale de 48 heures, la troisième depuis l'arrivée au pouvoir de l'exécutif en juin, qui a fait tourner le pays au ralenti mardi et mercredi.

Ce que prévoit la loi

Les mesures pour 2013-2014 sont fortement impopulaires.

Les Grecs devront travailler plus longtemps (la retraite passe de 65 à 67 ans) avec des retraites, et des prestations sociales et de santé revues à la baisse.

Le plan réduit aussi jusqu'à 27% les salaires des haut-fonctionnaires, ramenés en brut mensuel hors prime à 1872 euros pour le chef de l'Etat-major de l'armée ou à 1459 euros pour un professeur d'université.

Il prévoit le départ de milliers de fonctionnaires, une dérégulation accrue du marché du travail et des services, et des augmentations de taxes (dont les impôts).

Employés du Parlement pas contents

Le débat parlementaire a connu un intermède tragi-comique quand le ministre des Finances, Yannis Stournaras, a annoncé que les coupes prévues des salaires des hauts fonctionnaires concernaient aussi les employés du Parlement, traditionnels favoris du clientélisme local.

Ces derniers ont riposté en se mettant en grève, incitant le ministre à retirer la mesure, sous les huées.

Le débrayage a été maintenu mais sans affecter le vote de la loi, présentée en un seul article de 400 pages, en procédure d'urgence.