Les communistes chinois intronisent leurs dirigeants
Le Parti communiste chinois a entamé jeudi son 18e Congrès, durant lequel Xi Jinping doit prendre le pouvoir. Le président sortant, Hu Jintao, a appelé à lutter contre la corruption, qui pourrait s'avérer "fatale" au régime.
Le pouvoir chinois renouvelle son équipe jeudi dans le cadre du 18e Congrès du Parti communiste (PC) chinois, qui doit durer une semaine.
Hu Jintao, 69 ans, doit céder son poste de secrétaire général du PCC à Xi Jinping, 59 ans. En principe, deux mandats de cinq ans attendent celui-ci. Xi Jinping deviendra par la même occasion le prochain président de la République populaire, une formalité prévue en mars 2013.
Corruption dénoncée
Dans l'enceinte solennelle du Palais du peuple sur la place Tiananmen, Hu Jintao a prononcé un discours de 90 minutes à la fin duquel il s'est alarmé de la corruption galopante qui ronge le pays.
"Si nous échouons à traiter cette question correctement, elle pourra s'avérer fatale" et provoquer "l'effondrement du parti et de l'Etat", a-t-il lancé devant les quelque 2000 délégués.
En effet, le congrès s'ouvre au terme d'une "annus horribilis" pour le parti unique. D'une part avec l'affaire Bo Xilai, membre du Bureau politique jugé pour corruption et abus de pouvoir. D'autre part avec les révélations sur la fortune des familles des hauts dirigeants, dont celles de Xi Jinping et du Premier ministre Wen Jiabao.
Séparer le Parti et l'Etat
![Le Congrès a lieu au Palais du Peuple sur la place Tiananmen, dont la sécurité a été renforcée pour l'occasion. [AFP - Ed Jones]](https://img.rts.ch/articles/2012/image/unc633-27779914.image?mw=1280 "Le Congrès a lieu au Palais du Peuple sur la place Tiananmen, dont la sécurité a été renforcée pour l'occasion. [AFP - Ed Jones]")
Hu Jintao a souligné l'importance de réformes politiques, un domaine dans lequel son bilan est jugé des plus minces.
La réforme prônée par les responsables communistes chinois consiste à séparer plus clairement les rôles du Parti et de l'Etat et à permettre plus de participation de la population dans le choix des dirigeants locaux, sans pour autant instaurer un multipartisme à l'occidentale.
Puissance maritime
Hu Jintao a également appelé à faire de la Chine une "puissance maritime", à l'heure où elle dispute au Japon et d'autres voisins la souveraineté d'îles en mer de Chine.
En matière économique, le président sortant a appelé à mettre en oeuvre "un nouveau modèle de croissance" tourné vers la consommation plus que vers les exportations. Il a fixé comme objectif d'ici 2020 le "doublement du PIB" et du revenu par tête, actuellement de quelque 3500 dollars/an dans les villes.
Hu Jintao s'exprimait sous le regard des "anciens" du Parti et de l'Etat, dont l'ex-président Jiang Zemin, 86 ans (1993-2002) ou l'ex-Premier ministre Li Peng, 84 ans, en fonction au moment de la répression du "printemps de Pékin" de 1989.
afp/bri
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Six Tibétains tentent de s'immoler
Six Tibétains ont tenté de s'immoler par le feu ces dernières 24 heures en Chine, à l'ouverture du Congrès du Parti communiste.
Quatre Tibétains, dont trois moines âgés d'une quinzaine d'années, se sont immolés par le feu mercredi près d'un commissariat de police dans le sud-ouest de la province de Sichuan., selon l'ONG basée à Londres Free Tibet. Le plus jeune d'entre eux est mort sur place, deux autres ont été hospitalisés.
Tous s'opposent à la présence chinoise dans cette région de l'Himalaya et réclament le retour de leur chef spirituel en exil, le dalaï-lama.
Quelques têtes du parti
L'homme qui doit remplacer Hu Jintao se nomme Xi Jinping, largement inconnu du grand public. Dauphin désigné, Xi Jinping est vice-président depuis 2008. Il est un "fils de prince" car son père a combattu aux côtés de Mao Tsé-toung, fondateur du régime. Xi Jinping est généralement présenté comme un homme de compromis acceptable par les deux parties.
Xi Jinping doit être secondé par Li Keqiang, qui succédera en mars à Wen Jiabao au poste de Premier ministre.
Hu Jintao pourrait conserver la présidence de la puissante commission militaire du PCC et maintenir ainsi son influence.
Le Comité permanent du Bureau politique, l'organe suprême du PCC, doit aussi être renouvelé. Ses membres pourraient passer de neuf à sept, afin de faciliter les prises de décisions en réduisant les risques de conflit entre "conservateurs" et "réformistes".
Sécurité renforcée
La mission des policiers déployés jeudi à Pékin était claire: empêcher à tout prix qu'une seule voix discordante puisse se faire entendre durant le congrès. Certains sont en uniforme. Les agents en civils sont reconnaissables à leurs habits sombres et à leur oreillette.
Une heure avant l'ouverture officielle de la grande messe, les "hommes en noir" étaient partout: dans les couloirs du métro, sur les axes menant au coeur de la capitale, dans leurs véhicules aux vitres fumées.
Dans la station de métro "Tian Anmen Est", l'AFP a assisté à l'interpellation d'une trentaine de jeunes Chinois, qui ont été embarqués vers une destination inconnue.
La place Tiananmen a été sévèrement bouclée pour l'occasion.
Sur le web, la censure a été renforcée. Les critiques du discours d'ouverture du congrès du président ont été bloqués.