Des centaines de milliers d'Argentins ont manifesté jeudi dans les principales villes du pays pour dénoncer la politique menée par la présidente Cristina Kirchner. Dans la capitale, le rassemblement a réuni 700'000 manifestants.
D'autres cortèges ont sillonné les villes de Rosario, Cordoba et Salta. Les manifestations de jeudi n'ont pas été organisées par des partis politiques structurés, mais sont le fruit d'appels à la mobilisation relayés sur les réseaux sociaux.
Chute de popularité
Facilement réélue il y a un an, la présidente de la seconde économique sud-américaine a vu sa popularité chuter sur fond d'inflation estimée à 25% par an. La croissance, qui était jusqu'à maintenant de 8% en moyenne, devrait être réduite au moins de moitié cette année à cause de la crise mondiale. La popularité de la présidente est en chute, à 30% environ, après avoir obtenu 54% des voix il y a seulement un an.
Avec l'augmentation de la criminalité, notamment du nombre de meurtres dans le pays, l'insécurité est l'une des préoccupations majeure des Argentins, critiquant le faible taux d'élucidation des meurtres.
"Nous sommes descendus dans les rues car nous en avons assez du crime, assez de nous faire vider les poches. L'inflation est en train de nous tuer, nos pensions ne suivent pas", explique Daniel Gonzalez, un enseignant à la retraite de 70 ans, croisé dans le cortège des manifestants à Buenos Aires.
Réformes très critiquées
En limitant les importations, le gouvernement argentin s'est aussi mis à dos les partenaires commerciaux de l'Argentine. La prise de contrôle de la compagnie d'énergie YPF aux dépens de l'espagnole Repsol a tendu les relations avec Madrid.
Des opposants affirment aussi que la volonté gouvernementale de démanteler l'empire médiatique du groupe Clarin, au nom de la lutte contre les monopoles, constitue en fait une attaque contre la liberté d'expression.
ats/aduc
L'élection de Cristina Fernandez Kirchner,
Elue en 2007, Cristina Fernandez Kirchner a été réélue en octobre 2011 avec 54% des voix.
Elle avait alors recueilli les fruits de l'expansion économique, de bonne tenue du marché de l'emploi et d'importants programmes sociaux.
La constitution l'empêche de briguer un troisième mandat consécutif, en 2015.
Mais des médias argentins affirment que certains de ses alliés politiques pourraient être tentés de faire modifier la loi fondamentale du pays pour lever cette impossibilité.
Aucun commentaire émanant de responsables du pouvoir n'a officialisé cet hypothétique projet.