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L'opposition syrienne s'unit pour mieux combattre le régime de Damas

Cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib (à droite) est le nouveau leader de l'opposition syrienne unifiée. [EPA/Stringer - STRINGER]
Cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib (à droite) est le nouveau leader de l'opposition syrienne unifiée. - [EPA/Stringer - STRINGER]
Une "coalition nationale" unifiée réunissant les composantes de l'opposition syrienne a été créée dans la nuit de dimanche à lundi à Doha, au Qatar. Un islamiste modéré a été élu à la tête de cet organe de lutte contre le régime de Bachar al-Assad.

Les composantes de l'opposition syrienne ont signé dans la nuit de dimanche à lundi à Doha un accord sur la constitution d'une "coalition nationale" unifiée visant à lutter contre le régime de Bachar al-Assad, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Un religieux modéré nommé

L'accord a été signé par cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib, qui venait d'être élu président de cette coalition, et Georges Sabra, chef du Conseil national syrien (CNS), principale composante de cette nouvelle coalition, en présence notamment du Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani.

Le nouvel organe, formé des mouvements en exil et de ceux qui opèrent en Syrie, devrait s'appeler "Coalition nationale syrienne de l'opposition et des forces révolutionnaires". Un religieux modéré, cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib, a été élu dimanche soir président de ce nouvel organe.

Originaire de Damas, cheikh al-Khatib, 52 ans, a quitté la Syrie il y a environ trois mois, après avoir été arrêté à deux reprises depuis le déclenchement du soulèvement contre le régime du président Bachar al-Assad en mars 2011.

La fumée causée par la chute de l'obus de mortier venu de Syrie près de deux chars israéliens. [EPA/ATEF SAFADI]
La fumée causée par la chute de l'obus de mortier venu de Syrie près de deux chars israéliens. [EPA/ATEF SAFADI]

Minorités mieux représentées

Leurs alliés arabes et occidentaux pressaient les opposants syriens de mettre fin à leurs divisions, après bientôt vingt mois de révolte contre le régime de Damas et plus de 38'000 morts. Les délégués à la réunion de Doha, après plusieurs jours de débats difficiles, ont affirmé que la nouvelle instance permettrait aux minorités religieuses et ethniques syriennes de mieux faire entendre leur voix.

Les groupes qui combattent sur le terrain et qui se plaignent d'être ignorés par l'opposition en exil seront aussi mieux écoutés, ont-ils assuré. Des représentations spécifiques devraient aussi être réservées aux femmes, aux Kurdes, aux chrétiens et aux alaouites, ces derniers appartenant comme le président Assad à une branche du chiisme.

Pressions internationales

L'actuel Conseil national syrien (CNS), dont la plupart des responsables vivent en exil, répugnait à se fondre dans une instance plus large. Mais il a finalement cédé aux fortes pressions du Qatar, qui finance depuis plusieurs mois l'insurrection, et des pays occidentaux, notamment des Etats-Unis.

Aux termes de l'accord de Doha sera mise en place une assemblée de 55 à 60 membres, avec un président, deux adjoints et un secrétaire général, qui devaient être désignés dans la soirée de dimanche. Un gouvernement de transition de dix membres devrait être formé afin de solliciter une reconnaissance internationale.

afp/dk

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Tension avec Israël autour du Golan

Sur le terrain, l'armée israélienne a procédé dimanche à des "tirs de sommation" depuis le plateau du Golan en direction de la Syrie lorsqu'un obus de mortier tiré lors d'affrontements entre rebelles syriens et forces pro-Assad s'est abattu près d'une implantation juive.

Selon des sources militaires israéliennes, les artilleurs israéliens ont délibérément manqué la position syrienne.

Cette riposte israélienne, présentée comme la première du genre entre Israéliens et Syriens depuis la guerre du Kippour en octobre 1973, souligne les tensions dans la région face aux risques de contagion du conflit en Syrie.

Israël a parallèlement déposé une plainte auprès des forces de l'ONU stationnées sur le Golan, avertissant que "les tirs émanant de Syrie vers Israël ne seront pas tolérés".

En Syrie même, les hélicoptères et l'artillerie d'Assad ont bombardé dimanche la région de Ras al Aïn, à la frontière turque, dont les rebelles de l'armée syrienne libre (ASL) se sont emparés récemment, et quelques obus sont apparemment tombés en territoire turc.

Au total, au moins 86 personnes ont péri dimanche à travers la Syrie, selon un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires de Syrie.

Le soutien de Washington

Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils apportaient leur soutien à l'opposition syrienne unifiée après l'accord obtenu à Doha entre tous les composantes de l'opposition

"Nous avons hâte de soutenir la Coalition nationale qui ouvre la voie à la fin du régime sanglant d'Assad et à l'avenir de paix, de justice et de démocratie que mérite le peuple entier de la Syrie", a déclaré le porte-parole adjoint du Département d'Etat Mark Toner dans un communiqué.