Les immolations par le feu de Tibétains depuis l'ouverture, jeudi dernier, du congrès du Parti Communiste chinois (PCC) font réagir le dalaï lama, qui s'est exprimé lundi devant des journalistes sur l'île d'Okinawa au Japon, dernière étape d'un voyage de 12 jours dans l'archipel.
"Le gouvernement chinois devrait enquêter sur la cause (de ces immolations). La Chine ne s'en occupe pas sérieusement (de cette situation) et essaye d'y mettre fin rien qu'en me critiquant", a déclaré le dirigeant spirituel tibétain, dont les propos sont rapportés en japonais par l'agence de presse Kyodo.
"La clique du dalaï lama sacrifie des vies pour parvenir à ses objectifs politiques cachés", avait affirmé sans surprise vendredi Luosang Jiangcun, un délégué tibétain au congrès du PCC, reprenant sans changer un iota la ligne officielle.
Au moins six suicides
Depuis l'ouverture du congrès du PCC qui doit passer le relais du président Hu Jintao à Xi Jinping, au moins six Tibétains se sont suicidés.
Une escalade d'actes désespérés sans précédent depuis les violentes émeutes anti-chinoises de 2008 à Lhassa, la capitale tibétaine, et qui fait suite à une série d'immolations de près de 70 Tibétains, en majorité des moines bouddhistes, depuis mars 2011 dans les zones tibétaines chinoises.
Un porte-parole du gouvernement tibétain en exil à Dharamsala, en Inde, a confirmé que cette accélération était bien liée au congrès à Pékin.
"Les immolations visent à adresser un message fort au nouveau leadership qui participe au congrès. Les nouveaux dirigeants doivent montrer qu'ils ont la volonté politique et la sagesse de résoudre le problème du Tibet", a déclaré Lobsang Choedak.
Le dernier Tibétain à se tuer en mettant le feu à ses vêtements n'avait que 18 ans. Gonpo Tsering s'est immolé samedi devant un monastère de la province du Gansu (nord-ouest), a rapporté Chine nouvelle, l'agence officielle chinoise qui passe généralement sous silence ces suicides.
agences/pym