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La soeur de Merah visée par une enquête pour "apologie du terrorisme"

L'homme assis entre les policiers cagoulés serait Abdelkader Merah, le frère du tueur de Toulouse, transféré ce matin à paris. [Christophe Ena]
Le frère de Mohamed Merah, Abdelkader Merah, avait été arrêté par la police française et mis en examen. - [Christophe Ena]
Souad Merah, la soeur du jeune jihadiste franco-algérien Mohamed Merah responsable des tueries de Toulouse et Montauban, est dans le collimateur de la justice française pour "apologie du terrorisme", suite à des propos tenus dimanche soir sur la chaîne de télévision M6.

Le parquet de Paris a ouvert lundi une enquête préliminaire pour "apologie du terrorisme" après des propos de Souad Merah, soeur du jeune jihadiste franco-algérien Mohamed Merah, diffusés dimanche soir par la chaîne de télévision française M6, a appris l'AFP de source judiciaire.

Filmée à son insu, elle s'était dite "fière" de son frère, assassin de trois militaires ainsi que de quatre juifs dont trois enfants en mars dernier dans le sud-ouest de la France avant d'être abattu par la police.

Cette enquête a pour but de "vérifier les conditions dans lesquelles ont été tenus les propos susceptibles de constituer le délit d'apologie du terrorisme", a précisé la source judiciaire.

Propos antisémites

Dans le reportage où elle apparaît entièrement voilée, la soeur du tueur, qui dit pourtant soupçonner qu'on l'enregistre, répète à plusieurs reprises être "fière" de Mohamed Merah. "Je suis fière de mon frère, il a combattu jusqu'au bout (...) je pense du bien de Ben Laden, je l'ai dit aux flics, je peux te le dire à toi."

Elle ne cache pas ses sentiments antisémites: "Les juifs, tous ceux qui sont en train de massacrer les musulmans, je les déteste". Samia Maktouf et Béatrice Dubreuil, avocates des familles de deux militaires tués, ont demandé des poursuites contre Souad Merah pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise d'acte terrorisme par fourniture de moyens".

Dans ce reportage, Souad Merah avait en effet précisé avoir payé des billets d'avion à son frère, qui s'était notamment rendu en Afghanistan. Abdelkader Merah, frère de Mohamed et Souad, est pour l'heure le seul mis en examen dans l'enquête sur les tueries de Toulouse et Montauban.

afp/olhor

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La détermination du ministre de l'Intérieur Manuel Valls

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a estimé que les propos tenus par Souad Merah constituaient une "apologie du terrorisme et de l'antisémitisme et une provocation à la haine religieuse et raciale".

Selon lui, ces paroles "expriment et propagent une idéologie primaire et violente, caractéristique d'une dérive de nature sectaire, contraire aux Valeurs fondamentales de la République". Le ministre de l'Intérieur "rappelle sa détermination à lutter sans relâche contre tous ces propos et comportements, dangereux et abjects, qui portent atteinte aux valeurs de la République".

Cela se fera, précise-t-il, "qu'il s'agisse de prêches prétendument religieux, de provocations publiques ou d'endoctrinement par internet, tout extrémisme qui soutient et justifie le recours à la violence mérite d'être combattu par les voies et moyens de la démocratie", conclut le communiqué de l'Intérieur.

Manuel Valls a fait expulser le 31 octobre vers la Tunisie un imam à qui il était reproché d'avoir "valorisé le jihad violent, proféré des propos antisémites et justifié le recours à la violence" contre les femmes.