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La Grèce obtient un délai mais pas d'aide immédiate de la zone euro

Eurozone [OLIVIER HOSLET]
Le ministre grec des Finances Yannis Stournaras (à gauche) en compagnie du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, ce lundi 12 novembre à Bruxelles. - [OLIVIER HOSLET]
La zone euro s'est donnée huit jours supplémentaires pour parvenir à un accord sur la Grèce qui ouvrirait la voie au déblocage d'une tranche d'aide de plus de 30 milliards d'euros (36,1 milliards de francs). Mais elle doit encore surmonter de multiples désaccords.

Les ministres des Finances de la zone euro ont décidé de se revoir la semaine prochaine pour espérer débloquer l'aide à la Grèce, gelée depuis le mois de juin. Lundi, ils se sont penchés sur le rapport de la troïka des créanciers publics d'Athènes (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).

Ce rapport - provisoire -  comprenait à la fois un examen des mesures mises en place par Athènes, en échange d'aide, et une évaluation des besoins financiers du pays, qui doivent être réajustés compte tenu notamment de la récession plus profonde que prévu traversée par le pays.

Mais les créanciers de la Grèce doivent encore trouver des solutions pour lui permettre de mener à bien son ajustement budgétaire, grâce à un répit de deux ans jusqu'en 2016.

Désaccord entre créanciers

Ce délai a un coût qu'il va falloir financer. Il s'élèverait à 32,6 milliards d'euros (39,3 milliards de francs), un montant lié notamment à l'explosion de la dette grecque et du retour incertain du pays sur les marchés.

Mais pour combler ce trou, les créanciers sont en désaccord. La Banque centrale européenne (BCE) refuse d'accepter des pertes sur les obligations grecques qu'elle possède, le Fonds monétaire international (FMI) refuse de remettre au pot et laisse cette responsabilité à la zone euro, qui exclut tout nouveau prêt, synonyme de troisième plan d'aide à la Grèce.

Plusieurs solutions sont à l'étude: un abaissement des taux d'intérêt des prêts déjà consentis à la Grèce ou un rachat par le pays d'une partie de sa dette à prix cassés.

La question est liée à l'évolution de la dette grecque, un autre sujet polémique parmi les créanciers. Beaucoup d'analystes considèrent qu'il est irréaliste de la ramener à 120% du PIB en 2020, comme prévu jusqu'ici.

Pas de cessation de paiement

En dépit de ces désaccords et de ces retards, Athènes ne sera pas en cessation de paiement à la fin de la semaine. Prenant les devants, la Grèce a prévu de lancer un emprunt exceptionnel mardi pour rembourser une partie de cette créance.

Le pays a récemment multiplié les efforts pour recevoir à nouveau de l'aide de ses créanciers. Athènes a adopté un programme d'ajustement budgétaire musclé comprenant des économies de 18 milliards d'euros (21,6 milliards de francs) d'ici 2016 et un budget pour 2013 imposant 9 milliards d'euros (10,8 milliards de francs) d'économies.

afp/pym

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