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Exécutions arbitraires massives en République démocratique du Congo

Le colonel Sultani Makenga, à droite, chef des rebelles du mouvement du 23 mars. [MICHELE SIBILONI]
Le colonel Sultani Makenga, à droite, est le chef des rebelles du Mouvement du 23 mars. - [MICHELE SIBILONI]
Près de 300 personnes ont été exécutées arbitrairement par des groupes armés en République démocratique du Congo entre avril et septembre, selon une enquête de l'ONU publiée mercredi à Genève.

Une enquête de l'ONU sur la situation des droits de l'Homme dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC) a relevé que  "au moins 264 civils, dont 83 enfants, ont été arbitrairement exécutés par des groupes armés au cours de plus de 75 attaques de village massives".

Selon la Haut Commissaire aux droits de l'Homme, Navi Pillay, "les violations systématiques des droits de l'homme commises par ces groupes armés, y compris le meurtre de tant d'enfants, sont les plus graves que nous avons constatées ces derniers temps en RDC".

"Lutter contre l'impunité persistante"

"Les autorités congolaises doivent prendre des mesures immédiates pour protéger les populations civiles et lutter contre l'impunité persistante qui ne sert qu'à encourager les tueurs", a-t-elle ajouté.

L'ONU se base sur un rapport rédigé après 6 missions d'enquête et plus de 160 entretiens avec des victimes de ces violences. Selon les enquêteurs, les victimes étaient surtout des personnes qui ne pouvaient pas fuir, soit des personnes âgées et des enfants.

Ethnies visées par des attaques

Le rapport relève encore que le groupe armé Raia Mutomboki, avec des groupes alliés Maï Maï, était "responsable de la plupart des meurtres, perpétrés avec une extrême violence". De nombreuses victimes ont été tuées à coups de machette, alors que d'autres ont été brûlées vives dans leur maison, indique l'ONU.

L'ONU a reconnu mercredi que la "dimension ethnique des attaques est particulièrement préoccupante dans l'est de la RDC". Les Raia Mutomboki et les Nyatura ont tous les deux lancé des attaques ciblées et systématiques contre des civils, basées sur leur appartenance éthnique.

afp/vtom

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Le "Mouvement du 23 mars" tente de s'étendre

Au Nord-Kivu, l'armée affronte depuis plusieurs mois le Mouvement du 23 mars (M23), formé d'ex-rebelles intégrés dans l'armée congolaise en 2009 et qui se sont mutinés en mai dernier.

Plusieurs centaines de personnes ont fui les violents affrontements, concentrés près de la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda.

La rébellion du Mouvement du 23 mars tente de gagner du terrain dans l'est de la République démocratique du Congo en s'alliant à d'autres groupes armés actifs dans la région, a estimé mercredi la Mission de l'ONU en RDC.

Ils sont basés dans le territoire de Rutshuru, à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda - deux pays accusés par l'ONU de soutenir le M23, ce qu'ils démentent.