Les chefs de file républicains du Congrès américain se sont dit prêts à envisager de nouvelles rentrées fiscales dans le cadre d'un accord pour sortir de l'impasse budgétaire, exprimant leur optimisme au terme d'une heure de discussions "constructives" avec le président Barack Obama.
"Je pense que le cadre que j'ai présenté lors de notre rencontre aujourd'hui est compatible avec ce que le président souhaite, une approche juste et équilibrée", a affirmé aux journalistes le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, à sa sortie de la Maison Blanche.
Eviter le "mur budgétaire"
John Boehner s'est dit persuadé que "nous pouvons éviter le mur budgétaire" des coupes automatiques dans les dépenses publiques et des hausses d'impôts début 2013, conséquence de l'expiration de mesures temporaires.
"Pour montrer notre sérieux, nous avons accepté de mettre des rentrées (fiscales) sur la table, tant qu'elles seront accompagnées de réductions importantes des dépenses", a ajouté le responsable républicain, qui a déjà évoqué de nouvelles recettes dans le passé, sans hausse des taux d'imposition toutefois.
Le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a fait écho à ces déclarations. "Nous comprenons parfaitement que l'on ne peut pas sauver le pays tant que l'on n'aura pas des programmes de dépenses obligatoires en adéquation avec les évolutions démographiques des Etats-Unis", a-t-il noté, allusion aux programmes de retraites et de santé.
L'optimisme des démocrates
Les chefs démocrates ont eux aussi dit leur optimisme. "Nous avons une base sur laquelle nous pouvons travailler", a ainsi dit le patron des sénateurs démocrates, Harry Reid. "Il va nous falloir à tous abandonner certaines choses" dans la négociation, a-t-il prévenu.
Harry Reid a aussi assuré que "nous n'allons pas attendre jusqu'au dernier jour du mois de décembre" pour résoudre ce dossier, et a évoqué une nouvelle réunion avec Obama après le long week-end de Thanksgiving la semaine prochaine.
La dirigeante de la minorité démocrate Nancy Pelosi, qui a comme ses trois collègues qualifié les discussions de "constructives", a estimé qu'il était nécessaire de "faire passer un message de confiance aux consommateurs, aux marchés à court terme".
afp/olhor
Décodage du "mur budgétaire"
Au 1er janvier, les Américains pourraient subir de plein fouet d'importantes hausses d'impôts et des coupes drastiques des programmes sociaux fédéraux si le président Barack Obama ne trouve pas d'accord avec l'opposition républicaine sur la réduction du déficit abyssal des Etats-Unis.
Après des années de dépenses fédérales bien supérieures aux recettes, toute solution sera douloureuse mais moins que ce "fiscal cliff", "mur" ou "précipice" budgétaire qui pourrait replonger le pays dans la récession.
Le précipice budgétaire ("fiscal cliff") est la convergence de réductions automatiques des dépenses fédérales et de l'expiration d'abattements fiscaux devant prendre effet à partir du 1er janvier 2013.
Faute d'accord entre le Congrès et Obama, les dépenses du gouvernement fédérale seront automatiquement réduites de 85 milliards de dollars -32 milliards de moins pour les armées et 53 millions pour l'éducation, la santé, la police, la justice et toutes sortes de programmes sociaux.