Vingt-six Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants, ont été tués dimanche dans des raids aériens israéliens sur la bande de Gaza, selon les services de santé du territoire palestinien gouverné par le Hamas. Il s'agit de la journée la plus meurtrière à Gaza depuis le début mercredi de l'offensive militaire israélienne contre le territoire palestinien.
Dimanche, 11 Palestiniens, dont quatre femmes et cinq enfants, et neuf membres d'une même famille (5 enfants, trois femmes et un homme), ont été tués dans l'après-midi dans une frappe aérienne qui a détruit un immeuble de trois étages du quartier de Nasser (nord) dans la ville de Gaza.
En fin d'après-midi, trois hommes ont trouvé la mort à la suite de bombardements israéliens, le premier dans un quartier nord de la ville de Gaza et les deux autres à Nousseïrat, dans le centre de la bande de Gaza. Deux autres raids ont tué un homme à Chejaïya, un quartier de l'est de la ville de Gaza, et deux autres à Jabalia, dans le nord du territoire palestinien, ont précisé les services ambulanciers de Gaza.
Dans l'après-midi, six hommes ont été tués dans une série de raids israéliens sur le nord et le centre du territoire palestinien.
Dans la matinée, six Palestiniens, dont quatre enfants, avaient été tués, dont un frère et une soeur de 3 et 1 an dans le nord, ainsi qu'un enfant de 18 mois, dans le centre.
Depuis le déclenchement de l'offensive militaire israélienne "Pilier de défense" avec l'assassinat mercredi à Gaza d'Ahmad Jaabari, chef des opérations militaires du Hamas, 75 personnes ont été tuées: 72 Palestiniens, dont la moitié des civils, et trois civils israéliens.
Centres de médias touchés
Les raids israéliens ont également touché dimanche les bureaux de plusieurs médias locaux et internationaux, dont Sky News Arabia, les chaînes de télévision allemande ARD et arabe MBC, Abu Dhabi TV, Al-Arabiya, Reuters, Russia Today et l'agence de presse Ma'an. L'organisation Reporters sans frontières (RSF) a condamné dimanche les frappes et exigé "l'arrêt immédiat de ces attaques par Israël".
Au moins neuf journalistes auraient été blessés, selon RSF. La correspondante de RTSinfo, Aude Marcovitch, n'a pas été touchée, selon son message posté sur sa page Facebook.
"Ces attaques représentent une obstruction à la liberté de l'information", a déclaré Christophe Deloire, directeur général de l'organisation. "Même si les médias visés sont proches du H amas, cela ne légitime en rien ces attaques", a-t-il poursuivi.
RSF demande qu"'une enquête claire soit menée sur les circonstances de ce raid aérien".
7 blessés en Israël
Côté israélien, pour la quatrième journée consécutive, les sirènes d'alerte ont retenti à Tel-Aviv. La police a ensuite annoncé que deux roquettes avaient été interceptées par le système antimissile "Iron Dome".
Sept Israéliens ont été blessés. Un bâtiment de quatre étages a été touché de plein fouet.
Au moins 846 roquettes ont été tirées depuis mercredi sur Israël, dont 302 ont été interceptées par le système antimissile "Iron Dome", selon l'armée israélienne.
Israël a mobilisé des milliers de réservistes et déployé des transports de troupes blindés, des bulldozers et des chars à la frontière avec la bande de Gaza.
agences/hend
Efforts intensifs de trêve
Alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a prévenu qu'Israël était prêt à "étendre significativement" ses opérations, en allusion à une offensive terrestre, la communauté internationale tentait dimanche d'obtenir une trêve.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a affirmé dimanche à Tel-Aviv qu'il y avait "urgence à intervenir". "La guerre n'est pas une option", a-t-il déclaré au terme d'une journée d'entretiens avec les dirigeants israéliens et le président palestinien Mahmoud Abbas.
Son homologue israélien Avigdor Lieberman a assuré que la seule condition d'une trêve était que tous les groupes armés palestiniens de Gaza stoppent leurs tirs.
De son côté, Mahmoud Abbas a appelé "le peuple palestinien à intensifier ses manifestations pacifiques contre l'agression israélienne à Gaza"
Le président égyptien Mohamed Morsi s'était montré optimiste samedi, évoquant des contacts avec les deux camps et "quelques indications sur la possibilité d'un cessez-le-feu bientôt".