Destinée selon Israël à mettre fin aux tirs de roquettes palestiniens, l'offensive "Pilier de défense" lancée mercredi, a fait 29 morts lundi dans la bande de Gaza. Le bilan des victimes au cours des bombardements aériens dans ce territoire s'élève à 107, selon des sources médicales palestiniennes. Six Palestiniens, dont deux enfants et leurs parents ont péri dans deux nouveaux raids israéliens lundi soir.
L'un des chefs des brigades Al Qods (aile militaire du Djihad islamique), Ramez Harb, a été tué lors d'une attaque aérienne israélienne sur un centre des médias, dans le centre de Gaza, a annoncé le groupe dans un message aux journalistes. Ce centre des médias abrite, au dernier étage, la télévision du Hamas, Al Aqsa. Il est visé pour la seconde fois en deux jours par une attaque aérienne.
La journée de dimanche avait été la plus meurtrière de cette offensive débutée il y a six jours, avec quelque 31 Palestiniens tués.
Menaces du Hamas
Parmi les victimes de dimanche, onze civils palestiniens, dont 9 membres d'une même famille, ont été tués dans une frappe aérienne qui a détruit un immeuble du quartier de Nasser, à Gaza. "Le massacre de la famille (...) ne restera pas impuni", ont averti les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas qui gouverne la bande de Gaza.
Dimanche, des représentants des forces israéliennes ont admis que ce raid avait résulté d'une erreur technique, et qu'un militant du Hamas était en réalité visé, rapporte le journal Haaretz.
Côté israélien, pour la quatrième journée consécutive, les sirènes d'alerte ont retenti dimanche à Tel-Aviv. La police a ensuite annoncé que deux roquettes avaient été interceptées par le système antimissile "Iron Dome". Sept Israéliens ont été blessés, tandis qu'un bâtiment de quatre étages a été touché de plein fouet.
Milliers de réservistes mobilisés
Plus de 850 roquettes ont été tirées depuis mercredi sur Israël, dont 302 ont été interceptées par le système antimissile "Iron Dome", selon un bilan rendu public dimanche par l'armée israélienne. L'une a tué jeudi trois Israéliens à Kiryat Malachi, dans le sud d'Israël.
Israël a mobilisé des milliers de réservistes et déployé des transports de troupes blindés, des bulldozers et des chars à la frontière avec la bande de Gaza.
agences/ptur/vtom
Israël examine une proposition de trêve
Le cabinet de sécurité du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, constitué des principaux ministres, s'est réuni lundi soir pour examiner une proposition égyptienne de trêve avec les groupes armés palestiniens de Gaza, a indiqué la radio publique.
Selon la radio, Israël souhaite qu'une trêve de 24 à 48 heures soit observée afin que les parties puissent élaborer les termes d'un cessez-le-feu.
Cette possibilité n'avait pas été écartée non plus par le chef du Hamas, Khaled Mechaal, qui a insisté sur une levée du blocus de l'enclave.
Des discussions se poursuivaient au Caire, où un responsable israélien s'est rendu dimanche et où le président égyptien Mohamed Morsi a reçu les dirigeants des deux principaux mouvements de Gaza, Khaled Mechaal et le leader du Jihad islamique Abdallah Challah.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est arrivé lundi au Caire afin d'apporter son soutien aux efforts menés par l'Egypte en faveur d'un cessez-le-feu.
L'UE appelle à un cessez-le-feu immédiat
Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont appelé à la cessation "immédiate" des hostilités en Israël et dans la bande de Gaza, en affirmant qu'un cessez-le-feu serait "dans l'intérêt de tous".
A Ramallah, les dirigeants des mouvements palestiniens Fatah, Hamas et Jihad islamique en Cisjordanie ont appelé à l'unité et promis de mettre "fin à la division" en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza lors d'une manifestation à Ramallah.
Côté palestinien, après le Premier ministre égyptien et le ministre tunisien des Affaires étrangères, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, doit se rendre mardi à Gaza à la tête d'une délégation ministérielle.