Le Hamas a déclaré qu'il faudrait attendre mercredi pour espérer un cessez-le-feu à Gaza. "La trêve est retardée, parce que nous attendons la réponse de la partie israélienne", a précisé Ezzat al-Richk, un dirigeant du Hamas, à l'agence de presse Reuters. Le Hamas a appelé les groupes armés palestiniens à "continuer à riposter aux crimes israéliens".
Côté israélien, un responsable cité par la radio militaire a fait état de progrès dans les négociations, mais sans donner davantage de détails. "Je ne peux vous donner l'heure (de la trêve)", a répondu de son côté un responsable gouvernemental sous couvert de l'anonymat.
Plus tôt dans la journée, des informations contradictoires affirmaient qu'un accord avait été trouvé entre les deux parties. Mais Israël a toujours démenti.
Poursuite des hostilités
Sur le terrain, une vingtaine de Palestiniens ont été tués mardi dans des raids israéliens. Six Palestiniens accusés de collaboration avec Israël ont en outre été exécutés à Gaza-Ville, ont rapporté des témoins, ajoutant que l'aile militaire du Hamas avait revendiqué les exécutions dans des messages épinglés sur les cadavres.
Un soldat israélien a été tué mardi matin par une roquette tirée de la bande de Gaza dans la région d'Eshkol (sud d'Israël), a indiqué l'armée israélienne. Elle enregistre son premier mort depuis le début de son opération militaire contre l'enclave palestinienne. Le ministère de la Défense a aussi déploré le décès d'un civil.
Depuis le début de l'opération militaire israélienne contre les groupes armés de Gaza le 14 novembre, plus de 135 Palestiniens ont été tués à Gaza et quelque 920 blessés, selon des sources palestiniennes. Trois Israéliens avaient été tués par une roquette palestinienne le 15 novembre dans le sud d'Israël.
Tracts lancés
L'aviation israélienne a de son côté largué mardi des tracts sur plusieurs quartiers de la ville de Gaza exhortant les habitants à évacuer "immédiatement" leurs domiciles. "Pour votre propre sécurité, nous vous demandons d'évacuer immédiatement vos foyers et de vous diriger vers le centre-ville", peut-on lire sur les tracts largués sur la ville palestinienne qui indiquent les routes à prendre sur un dessin accompagnant le texte en arabe. Le message ne précise pas les raisons de la demande d'évacuation, mais garantit la sécurité à tous ceux qui s'y plieront.
agences/vkiss/vtom
L'Iran accusé
Le président israélien Shimon Peres a accusé l'Iran d'encourager les Palestiniens à poursuivre leurs tirs de roquettes plutôt qu'à négocier un cessez-le-feu. Téhéran essaie "de leur envoyer des armes", a-t-il affirmé dans un entretien à la télévision CNN.
L'ambassade américaine à Tel-Aviv attaquée
Des gardes de l'ambassade américaine à Tel-Aviv ont ouvert le feu mardi contre un homme armé d'une hache et d'un couteau qui a attaqué l'un d'entre eux, a indiqué une porte-parole de la police israélienne.
"Un suspect est arrivé à l'ambassade américaine à 11h (10h en Suisse) avec un couteau et une hache, et il a attaqué un des gardes de sécurité", a déclaré la porte-parole Louba Samri, précisant que le garde avait été touché à la jambe. L'assaillant, qui a été arrêté, "n'a pas été blessé", a-t-elle ajouté, précisant qu'il n'était "pas arabe".
Elle n'a pas donné plus de précisions sur le suspect, indiquant seulement qu'il était originaire de la ville de Bat Yam, au sud de Tel-Aviv. L'incident s'est produit à l'entrée de l'ambassade, située non loin du front de mer à Tel-Aviv.
Ban Ki-moon craint "un désastre pour la région"
Face à la menace d'une escalade majeure, Israël agitant depuis plusieurs jours la menace d'une intervention terrestre, les tractations et visites diplomatiques battent son plein.
En visite à Jérusalem, où il a eu des discussions avec les dirigeants israéliens en vue d'obtenir une trêve, Ban Ki-moon a estimé qu'une "escalade supplémentaire" dans le conflit serait "un désastre pour la région".
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a affirmé mardi à Jérusalem, avant des entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, que l'engagement des Etats-Unis pour la sécurité d'Israël est "fort comme un roc".
Dans la bande de Gaza, le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a jugé que l'essentiel pour les pays arabes et les Etats musulmans n'était pas d'obtenir une trêve pour mettre un terme à l'effusion de sang à Gaza, mais de mettre fin à l'occupation israélienne.
La Russie de son côté a accusé les Etats-Unis de chercher à "faire obstruction" à un communiqué du Conseil de sécurité des Nations unies sur Gaza.