L'unique survivant du commando responsable des attentats de Bombay en novembre 2008, un Pakistanais de 25 ans, a été exécuté par pendaison mercredi dans une prison de l'ouest de l'Inde, quatre ans après le carnage de trois jours qui avait fait 166 morts, ont annoncé les autorités.
Mohammed Kasab a été exécuté mercredi matin à la prison Yerwada de Pune, dans l'Etat du Maharashtra, dont Bombay est la capitale, après le rejet de sa demande de grâce par le président de l'Inde, Pranab Mukherjee. "Kasab a été transféré à la prison de Yerwada il y a deux jours.
Un "hommage aux victimes"
Il a été pendu ce matin à 07H30 (02H00 GMT)", a déclaré à la presse R. R Patil, le ministre de l'Intérieur du Maharashtra. Kasab était jusque là détenu dans une prison de haute sécurité à Bombay. "Son exécution est un juste hommage aux victimes des attentats", a-t-il dit.
Il était le seul survivant du commando de 10 hommes lourdement armés qui avait attaqué des hôtels de luxe, un restaurant touristique, la principale gare et un centre juif de Bombay, faisant 166 morts et plus de 300 blessés, du 26 au 29 novembre 2008. Les neuf autres membres ont été tués par les forces de sécurité.
Effusions de joie
L'annonce de l'exécution de Mohammed Kasab a provoqué la liesse de certains Indiens devant la prison de haute sécurité de Yerwada.
afp/ap/moha
RAPPEL DES FAITS
Le 26 novembre 2008, la ville portuaire de Bombay a été prise d'assaut par Kasab et d'autres hommes armés, arrivés par bateau.
Avec des téléphones portables et armés de grenades et d'armes automatiques, les tireurs ont enflammé la ville, visant des hôtels de luxe, un centre juif et la principale gare ferroviaire de Bombay.
L'attaque a duré trois jours et a été retransmise en direct à la télévision, subjuguant le pays et le monde entier.
Capturé par un photographe qui se trouvait dans la gare de Bombay, Kasab est rapidement devenu l'icône de cet assaut tragique.
Kasab a été condamné à mort par un juge indien en mai 2010 pour faits de guerre contre l'Etat, meurtre et terrorisme, entre autres. Il avait pleuré à l'énoncé de sa sentence.
UN PROCÈS SOUS HAUTE TENSION
Lors du procès, l'accusation avait produit des preuves accablantes à son encontre, citant la présence d'empreintes, d'échantillons ADN ou le témoignage direct de personnes ayant raconté comment il avait ouvert le feu et jeté des grenades sur la foule.
La défense avait stigmatisé l'instruction en affirmant que les preuves avaient été fabriquées et les témoins manipulés.
L'Inde a accusé un groupe installé au Pakistan, le Lashkar-e-Taïba (LeT), d'avoir organisé ces attentats, avec le soutien d'"éléments étatiques" pakistanais, ce que dément catégoriquement Islamabad.
Lors de son procès, Kasab avait d'abord plaidé non coupable, avant de reconnaître être l'un des tireurs envoyés par le LeT.