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Évacuation des squatteurs sur le chantier du futur aéroport de Nantes

Depuis des mois, des opposants au projet se sont installés sur le site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, déterminés à y rester. Trois sites sont surtout visés: le Rosier, la Lande de Rohanne et la Châtaigneraie. [FRANK PERRY]
Depuis des mois, des opposants au projet se sont installés sur le site du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, déterminés à y rester. Trois sites sont surtout visés: le Rosier, la Lande de Rohanne et la Châtaigneraie. - [FRANK PERRY]
Des heurts ont éclaté à la mi-journée, suite à l'évacuation vendredi des opposants qui occupent illégalement trois sites de la zone d'implantation du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes.

Plus d'un demi-millier de gendarmes menaient vendredi matin une "importante opération" d'évacuation de squatteurs opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, selon le ministère français de l'Intérieur. Les forces de l'ordre et les squatteurs se sont opposés violemment à la mi-journée.

L'opération vise trois sites occupés illégalement: le Rosier, la Lande de Rohanne et la Châtaigneraie. Les forces de l'ordre sont arrivées en nombre dès l'aube. Selon un opposant, "ça attaque de partout".

Importante opération

Des heurts ont opposé vers midi les policiers et les opposants au projet. Plusieurs dizaines de squatteurs ont jeté bouteilles de verre et des cailloux, tandis que les forces de l'ordre répliquaient avec des grenades et bombes lacrymogènes.

"Plus de 500 gendarmes sont mobilisés afin de permettre à la société Aéroport du Grand-Ouest de prendre ou reprendre possession des lieux et d'engager immédiatement des travaux de déconstruction des squats, partout où cela sera légalement possible", a indiqué Pierre-Henry Brandet, le porte-parole du ministère de l'Intérieur.

"Une importante opération est actuellement menée en plusieurs points sur la zone d'implantation de l'aéroport du grand-ouest à Notre-dame des Landes en Loire-Atlantique", a déclaré le porte-parole du ministère Pierre-Henry Brandet.

Respect de la loi

Le gouvernement français a affiché vendredi sa détermination face aux opposants du projet. Pierre-Henry Brandet a aussi expliqué que serait menée "la saisie et l'évacuation des matériaux, outils et matériels de chantier".

Le porte-parole a insisté sur "la détermination du ministère de faire respecter la loi et les décisions de justice, de prévenir les troubles à l'ordre public, et d'empêcher l'installation d'un camp pouvant servir de base de soutien aux opposants les plus radicaux, pour mener des actes de sabotage et des actions violentes sur le chantier de l'aéroport".

ats/afp/aduc

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Rappel des faits

Depuis le mois octobre, des affrontements opposent les adversaires à la construction du futur aéroport Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes, dont les travaux doivent commencer en 2013 pour une livraison en 2017, aux forces de l'ordre qui tentent de déloger du site des squatteurs installés pour certains depuis trois ans sur place sur 1650 hectares de terres agricoles.

Trois sites sont surtout visés: le Rosier, la Lande de Rohanne et la Châtaigneraie.

La ferme du Rosier est entourée d'importantes barricades et de tracteurs massés autour.

La Châtaignerie et la Lande de Rohanne sont les lieux où les opposants avaient collectivement construit de nouvelles habitations le 17 novembre lors d'une réunion ayant réuni entre 13'500, selon la police, et 40'000 manifestants, selon les organisateurs.

Appel à la mobilisation

L'activiste José Bové a appelé à "la mobilisation à la fois à Notre-Dame-des-Landes et aussi partout en France où c'est possible" face à l'intervention des forces de l'ordre pour évacuer les squatteurs opposés à l'aéroport de Nantes. Le député écologiste européen réclame à l'Etat la mise en place d'une médiation.

"Le gouvernement, en menant cette action, a dérapé et est en train de se mettre dans un très mauvais pas", a observé le militant vert depuis le plateau du Larzac. "On va se retrouver dans une situation qui va être inextricable. Le gouvernement va se trouver confronté à une larzaquisation du conflit", a-t-il averti.

Il faisait référence au mouvement de défense du site du Larzac dans les années septante en France. A propos de la possibilité d'une médiation, José Bové a dit réfléchir "avec d'autres personnes pour faire une proposition qui puisse être acceptable des deux parties".